Le rêve bleu, c’est probablement que dans les films, tu le constates maintenant. Là où tu te trouves en cet instant, ça n’a rien à voir avec un rêve, qu’il soit bleu ou non. D’ailleurs, pourquoi bleu ? Pourquoi pas une autre couleur après tout ? Tu réfléchis trop Lola, c’est certain ça mais c’est plus fort que toi en réalité. Le rêve qui se transforme en cauchemar quand tu traverses les rues d’Agrabah. Les rues sont étroites, remplis de commerçants qui essaient de vendre à la volé leurs articles. Tu n’es pas familière de ce genre d’endroit et te protège comme tu peux, remontant suffisamment le voile de ta tunique sur tes lèvres et ton nez pour qu’on ne puisse pas voir que tu n’es pas d’ici. Le foulard de tes cheveux permet de cacher leur couleur peu commune, celle qui permettrait trop facilement aux gens de te prendre pour cible et de savoir que tu es pour le coup, une cible facile pour eux et qu’ils pourraient t’embobiner sans le moindre problème, sans trop de mal. Tu as toujours été naïve, trop pour ton propre bien d’ailleurs et ça te fait défaut, depuis toujours, ça le sera à jamais sans doutes. Tu es bien loin d’être à l’aise au milieu de ce souk, au milieu de ce que tu ne connais pas. Tu aimerais tellement etre plus confiante, ça te serait d’une grande aide en cet instant. Tu regardes de partout, tu essayes de remarquer le moindre problème, tu cherches à voir si tu es en danger. Mais le danger, il ne prévient pas quand tu arrives et tu ne remarques pas cet homme qui passe à côté de toi pour voler la petite bourse que tu tenais à la main fermement. Il tire, l’arrache car tu émets un minimum de résistance malgré la surprise mais ça n’est pas suffisant pour empêcher cela. « C’est pas vrai. » Tu murmures, prononces dans un parfait anglais. Tu sais que tu ne seras pas comprise pas ceux des alentours. De toute façon, dans ce genre de lieu, personne ne voit jamais rien, c’est comme ça que ça se passe quand un délit de ce genre se passe. La loi du plus fort, si quelque chose se passe, le silence prime sur tout le reste. Ce sac, c’est tout ce que tu avais, il y n’y avait pas grand chose dedans, juste l’essentiel parce que tu savais que dans cette ville, c’était trop risqué de prendre plus de chose. Et voilà que tu n’as plus rien. Un soupir passe tes lèvres alors que tu vas t’assoir sur une petite pile de caisses en bois dans une ruelle étroite. Qu’est-ce que tu peux faire d’autre de toute façon que de réfléchir à un moyen de t’en sortir ? T’as bien l’air d’une touriste de cette manière alors que tu fais tout pour passer pour quelqu’un du coin, ta tenue en est la preuve, rose pâle, quelques sequins dessus et pourtant, ça n’est visiblement pas suffisant.

Les rues étroites d’Agrabah se dessinaient doucement devant les yeux de Peter alors que son rêve devenait plus précis. Pourquoi était-il arrivé ici ? Il l’ignorait mais une chose était sûre, il s’y sentait à son aise ici, en tant que paysan, du moins ses vêtements laissaient deviner son statut plus que précaire. Sur son épaule trônait un petit singe, fidèle compagnon Abu. Dans tout ce brouhaha, Peter se fondait dans la masse, ses cheveux bouclés bruns se fondaient parfaitement aux apparences de ce lieu. Pourtant, plus loin dans la foule, il repéra une femme, cachée derrière une épaisse tunique. Elle souhaitait se cacher et passer inaperçue. Malheureusement, elle attisait plus de regards qu’autre chose en arborant une pareille apparence. Un homme s’empressait de lui voler son sac et dans un rire disparaissait. Profondément choqué, il courrait à sa suite. « Reviens voleur ! » Plus que jamais, le juvénile ne pouvait rester sans rien faire et grimpa dans les hauteurs, les toits pour retrouver sa trace. Il ne supportait pas les gens qui profitaient des plus faibles, qui volaient les gens honnêtes pour s’en mettre plein les poches. Aisément, il le voyait courir dans les allées et s’empressait de quitter son perchoir pour lui sauter dessus et profita de la surprise pour reprendre ce qu’il avait volé. Le voleur pestait, l’insultait de tous les mots mais ne put dire ouf que le brun était déjà reparti sur les toits, prêt à retrouver la jeune femme. Il aperçut alors sa silhouette, cachée sous une tunique rose pâle, elle dénotait dans le paysage. Il descendit du toit, arrivant aux côtés de l’inconnue à qui il tendait son sac. « Tenez mademoiselle, c’est à vous. » Un léger sourire tandis qu’il reprenait, que faisait-elle ici ? « Êtes-vous perdue ? »

Te voilà complètement perdue, dans un pays que tu ne connais pas et sans le moindre papier ou argent. Tu es seule, désespérément et tu ne sais plus quoi faire pour remédier à tout cela. Dans ton esprit, il y a des dizaines de scénario qui circulent désormais, tous plus sombres les uns que les autres. Tu ne sais pas ce que la suite te réserve et tu n’es pas pressée de le savoir, tout ce que tu peux faire, c’est imaginer et tu détestes très clairement cela. Assise sur une caisse en bois, tu prends ton visage entre tes mains avec une forte envie de pleurer. Mais tu te retiens, cela reviendrait à te faire remarquer encore plus que ça ne semble déjà le cas. Ta tenue n’était pas la mieux choisie il faut croire, contrairement à ce que tu imaginais. Finalement, tu es prise d’un sursaut quand une voix résonne à tes côtés, sans que tu ne t’y attendes et quand tu relèves ton regard, tu peux voir un parfait inconnu qui tient dans sa main le sac qui venait tout juste de t’être volé. « Mon sac ! Vous l’avez retrouvé ! » Tu lui arraches presque le petit sac brodé de perles des mains pour le serrer contre toi. Ca ne représente peut-être pas grand chose pour lui mais pour toi, c’est absolument tout ce que tu as. « Comment puis-je vous remercier de me l’avoir rapporté ? » Tu prononces en même temps que lui te demande si tu es perdue, un fait qui t’arrache un léger rire que tu masques de ta main devant tes lèvres. Tu ne sais pas quoi faire à dire vrai, tu ne sais pas quoi lui dire sans passer pour la dernière des idiotes qui se balade dans les rues d’Agrabah sans la moindre protection, sans en connaître tous les secrets. Pourtant, ça ne serait que la vérité, il n’y aurait pas de raison de lui mentir sans doutes alors qu’il vient de t’aider de bon coeur. Ou alors est-ce simplement pour te mettre en confiance, que tu baisses ta garde pour ensuite te trahir. Tu te montes sans doutes un peu trop la tête, tu ne devrais pas. « Je reconnais que je ne suis pas la plus familière de ses rues. Je ne sais pas exactement quoi faire pour ne pas me trahir. Mis à part peut-être trouver une autre tenue, celle-ci n’était pas le meilleur choix je crois. » Et te faire avoir surtout, encore plus que ça n’est déjà le cas. Tu n’as pas envie que les choses recommencent de la même manière, tu ne veux pas te faire voler une nouvelle fois et si une partie de toi doute de cet inconnu qui t’a pourtant bien aidé, tu as envie d’essayer de lui faire confiance pour savoir si dans cette ville, il y a malgré tout des gens honnêtes, des personnes qui ne te voudront pas de mal, bien au contraire même.