๑ C’est quoi une vie normale. Après tout, chaque histoire est différente, non. On a tous des chemins différents qui nous forgent et font ce que nous sommes. Parfois, nos chemins croisent d'autres chemins plus ou moins tortueux, on fait un bout de route ensemble avant que la vie nous sépare de nouveau. Et ainsi de suite. J’ai eu une vie normale, du moins, les seize premières années de ma vie. Je suis né à Boston, dans le Massachusetts. Un beau jour de printemps 1982, le 05 mars exactement. J'ai eu la chance de grandir dans une famille un peu aisé. Mon père possédait une petite boutique dans le centre-ville de Boston, et ça fonctionnait très bien. Trois ans après ma naissance, j'ai eu la chance de voir pointer le petit bout de nez de ma petite sœur. Toute mon enfance, j'ai pris mon rôle de grand frère très au sérieux, ce qui faisait rire mes parents. Car malgré mon jeune âge, je voulais aider ma mère à chaque fois qu'elle s'occupait de ma petite sœur.

๑Ma scolarité fut assez banale. J'étais un élève dans la moyenne, avec des notes correctes. Je ne forçais pas plus que ça pour les matières que je n'appréciais pas plus que ça. Mais une m'attirait particulièrement, comme un papillon vers la lumière. L'histoire. Je suis tombé sous le charme de cette discipline, dès mon plus jeune âge. C'était tellement stimulant, captivant, que je passais des heures à lire tous les livres d'histoire qui me tombaient dans les mains.

๑Vers l'âge de 16 ans, tout est parti en vrille. J'étais toujours autant passionné par l'histoire, au grand désespoir de mon père. Vers mes quinze ans, on lui a diagnostiqué un cancer, et depuis ce jour la, il m'a mis une pression sur les épaules pour que je reprenne son commerce. Cependant, je ne voulais pas suivre ses traces, je voulais suivre ma propre voie. Cette tension permanente fut à l'origine de beaucoup de dispute dans la famille. Dont une qui a viré au cauchemar. Avec mon père, on s'est encore pris la tête pendant plus de deux heures, au bout d'un moment, j'en ai eu marre, et j'ai pris la voiture familiale pour faire un tour. Je me suis mis à roulé sans but dans tout Boston, roulant un peu trop vite. Beaucoup trop vite. Et l'inévitable arriva, dû à ma vitesse excessive, j'ai eu un accident. Ce que je n'avais pas vu à ce moment-là, c'était ma petite sœur endormie sur les sièges arrières. Elle avait tendance à se cacher là, quand une grosse dispute éclatait entre mon père et moi. Elle n'a pas survécu à l'accident contrairement à moi qui ai eu deux côtes cassé, ainsi que les jambes.

๑Ce drame nous a complètement détruits. Moi le premier. J'ai eu une énorme phase de dépression ou plus rien ne m'avait d'importance. J'ai fait des conneries, énormément de conneries même, quand un jour ma mère m'a prise entre quatre yeux pour me secouer un coup. La perte de sa fille l'a anéanti, et me voir me détruire de la sorte lui faisait encore plus mal. Elle avait peur que j'en arrive à rejoindre ma sœur. Ce serait mentir que de dire que je n'y avais pas pensé. J'y ai pensé chaques secondes après mon réveil à l'hôpital. Mon père lui, ne m'a plus adressé la parole après ce drame. Alors pour me racheter à ses yeux, je me suis dirigé vers des études de commerce. Afin de reprendre l'entreprise familiale, mettant l'histoire de côté pour un bon moment.

๑Je n'ai jamais vraiment apprécié les relations humaines plus jeune. Dans le sens romantique de la chose. Je me suis beaucoup cherché, et c'est seulement lors de mes études supérieures que j'ai compris qui j'étais. J'ai aussi découvert les fêtes étudiantes et leurs côtés dépravés. Cependant, ma plus grande relation a duré trois mois. Même encore maintenant, j'ai encore du mal avec ça. Je ne suis pas du genre à croire en l'âme sœur et toutes ces conneries, mais je me dit qu'un jour, peut-être que je rencontrerais une personne qui me donnera cette envie de plus. En attendant, je prends du bon temps, je profite de la vie, tout en étant respectueux de mes partenaires.

๑Une fois mon diplôme en poche à 23 ans, j'ai directement commencé le travail aux côtés de mon père. Après plusieurs années de silence, j'ai enfin réussi à renouer un minimum de contact avec lui. Mais j'avais toujours ce rêve d'apprendre l'histoire, je continuais à lire, à apprendre tout ce que je ne connaissais pas encore. Dix ans plus tard, mon père a succombé à son cancer, après toutes ces années de combat contre cette maladie de merde. Suite à sa mort, et avec l'accord de ma mère, je me suis mis en quête d'un associé pour géré la boutique. Car j'avais une idée en tête, partir et réaliser mon rêve. Ca a pris plus de temps que prévu, mais j'ai finalement trouvé la personne idéal pour m'épauler, mon oncle. Après l'avoir formé à mon tour, je lui ai laissé les clef et je suis partis pour New York reprendre mes études, et enfin étudier l'histoire, l'esprit serein car l'argent ne sera pas un soucis pour moi dans l'avenir, je vais pouvoir me consacrer à mon rêve à 100%.