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In this shirt, I can be you [PV Saphyr]

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Vaughan Kaliberg
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J'ai posté : 32 messages et j'ai : 143 dollars d'activité. Sinon, il paraît que : Alistair Wroe et pour finir je crédite : ma personne ^^

Vaughan Kaliberg
Mar 9 Juin - 13:04


Pas une fois depuis son retour à New York, Vaughan n'avait songé à retrouver sur les réseaux sociaux tous ces anciens contacts, autres que professionnels, avec lesquels il avait tissé des liens lors de ses précédents passages. C'était le métier avant tout. Les autres personnes étaient des étoiles filantes qui ensoleillaient brièvement ses nuits. Il ne les oubliait pas, mais il ne notait pas non plus leur adresse de contact et ne les ajoutait pas à ses réseaux sociaux. Il profitait de leur présence comme on le faisait dans les temps anciens, avant de suivre la rivière pour un long voyage plein de périls, en sachant qu'on mourrait peut-etre avant de se revoir. Sans regrets, et sans rancune. Certains disaient qu'il était un philosophe qui maîtrisait le carpe diem à fond. D'autres, qu'il était un véritable artiste qui savait distiller l'essence de chaque instant. La vérité, c'est qu'il ne se posait pas la question.

Il n'avait qu'une vie, et cette vie ne lui appartenait pas. C'est lui qui lui appartenait. Il se laissait entraîner comme une fleur par le courant.

C'est ainsi qu'il avait perdu le contact avec Saphyr. Pourtant, ils avaient passé du temps ensemble, et des moments significatifs, qui les avaient marqués. Lui en tout cas. Il ne réclamait pas de grandes déclarations aux autres et n'en faisait pas non plus ; au final, il ne savait pas s'il lui avait fait du mal ou du bien. En tout cas, ils s'étaient connus dans un moment très difficile, de ceux qu'on n'oublie pas. Surtout il se rappelait que cet homme était avisé. Intelligent. Il ne riait pas quand il ne fallait pas rire, et avec Vaughan, il était parfois compliqué d'identifier ces moments.

Il avait l'air de ne pas forcément réintégrer tout de suite la vie civile quand il sortait d'un spectacle. Mais ses actions hors du commun n'étaient pas des facéties d'artiste ivre de succès. Elles étaient un langage, et par chance pour lui, Saphyr avait su le lire, veiller sur lui jusqu'à ce que l'accès passe, et le raccompagner à son hôtel en sécurité. D'autres, par d'autres nuits, avaient éclaté de rire et pris des photos ; ou ils avaient crié au scandale et appelé les flics. Il en avait souffert, et il n'avait même pas été capable de l'exprimer clairement.

Il y avait de ces nuits où il avait simplement besoin de voler. Au milieu d'un parc, sous la lune, suivi des yeux par une bande d'adolescents qui fumaient amorphes sur les portiques pour enfants, il tournoyait jusqu'à en avoir le vertige, dans des chorégraphies déconstruites. D'autres fois, il fallait qu'il se perche sur le piédestal des statues et qu'il embrasse leurs lèvres froides de pluie. Il glissait, il tombait, parfois il se blessait et il n'en avait pas conscience. C'était un état second où tout lui semblait grave, immédiat et important. La contradiction, la voix de la raison, les critiques et les moqueries n'étaient pas admises. Au bout de quelques minutes, de quelques heures parfois, l'accès passait.

C'était une époque complexe, loin des royaumes du bien et du mal. Saphyr aussi avait ses démons. A l'observer, Vaughan avait l'impression de deviner leurs visages hideux qui tournoyaient autour de lui. Comment s'étaient-ils rencontrés, déjà ? Des amis communs. Le petit monde des danseurs de Broadway. Un spectacle, sans doute. Ce n'était plus la question, ils s'étaient envolés loin de là.

Puis Vaughan avait continué ses spectacles autour du monde, et un jour, les accès avaient pris fin. Avant d'avoir des conséquences vraiment désastreuses, heureusement. La paix était revenue dans son coeur. Il était un homme changé. Un père de famille, et il avait même une femme à domicile, bien que ce soit davantage une ex-femme qu'autre chose (une expression qu'elle détestait, râlant à chaque fois "Et j'ai de la moustache aussi ?") Et suite à un petit voyage au Pays de Galles, après son anniversaire, il avait cherché un havre de paix où s'installer et laisser derrière lui sa vie de star, de bohème DYI et de grands spectacles flamboyants.

Ses contacts professionnels, quant à eux, figuraient bien rangés dans un agenda ; les noms à appeler pour trouver du travail dans ses cordes, mais assez modeste pour passer sous le radar. Ce fut Broadway. Sa fille avait adoré le moment où il lui avait fait découvrir cet endroit ; elle avait senti qu'il y avait vécu de beaux moments, elle l'avait vu sur scène danser dans des spectacles de Disney, elle s'y était sentie en sûreté. Elles ne s'ennuieraient pas ici, et personne ne leur ferait de mal. Il les avait installées dans un appartement d'artiste, plein de secrets et d'une décoration éclectique ; maladroitement, il avait tenté de les choyer, sans savoir comment faire, et elles avaient su apprécier.

Le soir, il sortait seul. Il marchait, il courait, il flânait, et les rues reprenaient leur lueur bleue d'autrefois, longtemps avant qu'il ne réalise qu'il avait une ancre à jeter. Ce masque sur son visage avait un avantage ; il pouvait se tenir à côté d'une de ses vieilles affiches, encore à demi lisible sur un mur couvert de papier et de colle, délavée par la pluie, et personne ne risquait de le reconnaître. Il estimait avoir un physique assez commun pour se fondre dans la foule, quand il contrôlait cette souplesse féline qu'adoptait son corps instantanément, quand la danse prenait possession de lui.

Il entendait dans sa tête la rumeur des anciens spectacles, sortant des pierres comme le rythme assourdissant d'un champ de bataille, et la voix de Saphyr qui lui proposait de "rentrer maintenant", sans insister, juste une perche tendue en cas de besoin. Il sentait le froid de l'hiver piqueter ses joues pâles qui rougissaient si facilement. Il était ailleurs. Il invoquait le souvenir de cette chambre d'hôtel, où il avait enfilé le t-shirt de Saphyr par erreur, et l'avait gardé, ravi de cette erreur charmante et poétique qui représentait leur proximité, mieux qu'un stupide discours n'aurait pu le faire.

Tu n'es pas d'ici. Tu n'es pas des nôtres. Va-t-en, maintenant. Autre souvenir, qui cinglait sa voix aigre à l'accent marqué, dans sa mémoire récente. Une blessure non traitée encore.

Ses yeux se fermèrent tout à coup ; la rue avait cessé d'exister. Le fourmillement bien connu agitait le bout de ses doigts et remontait au long de ses bras. Et personne ne serait là, cette fois, pour le ramener à la maison. Les affiches brillaient comme des phares dans la nuit, les visages immenses et débordants d'euphorie, la grande guitare de lumière, les tours plantées dans le ciel sans étoiles... un mot blanc inscrit au sol attira son regard : "HERE". Il s'avança sur la route, comme un spectre égaré, au milieu des voitures qui l'esquivaient de justesse en klaxonnant, se plaça sur le mot et leva les yeux.

Ici.
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