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Vaughan Kaliberg
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Vaughan Kaliberg
Mar 2 Juin - 15:36

Le nouvel an 2018 ne serait pas froid et neigeux. La famille Kaliberg le fêterait au Bangladesh. Actuellement, elle se composait uniquement du père et de la fille. Le père sur scène, projetant cette assurance paisible et généreuse, cette aura lumineuse de prince magnanime et doté de tous les pouvoirs magiques, qu'il mobilisait en spectacle. La fille dans le public, bien dissimulée, anonyme, accompagnée d'agents de sécurité mâles et femelles sélectionnés spécifiquement pour ce rôle. La mère les rejoindrait plus tard ; c'était déjà arrangé, mais ce n'était pas encore chose faite. Des arrangements à prévoir. De vieilles blessures à suturer.

Le spectacle décrivait l'alphabétisation comme un pouvoir magique transmis de mère en fille, en secret, dans un pays imaginaire où quelques chasseurs de sorcières mettait cette transmission en péril. Mis à part le chorégraphe créateur, le reste du casting était entièrement assuré par des femmes et des jeunes filles. Une association de défense des travailleuses du sexe avait proposé des figurantes qui avaient fait des progrès fulgurants pendant les deux mois de préparation. Vaughan incarnait le chasseur principal à la recherche des petites sorcières, et révélait peu à peu au cours de l'histoire pourquoi il les pourchassait – il était en conflit avec sa propre mère, et la recherchait dans toutes celles qu'il capturait, à chaque fois déçu et en colère de ne jamais la retrouver. A la fin, ayant vaincu la sorcière héroïne, il se trouvait confronté à sa petite apprentie et se reconnaissait dans son chagrin. Il la prenait sous son aile, et c'était lui qui finissait son enseignement, avant de l'envoyer transmettre sa connaissance à d'autres petites filles.

Tout ce spectacle associatif avait été déterminé par la volonté de la petite Anémoïra. Son père lui avait proposé un catalogue d'associations caritatives à travers le monde, et lui avait fait choisir celles qui avaient sa préférence ; elle avait déterminé quel pourcentage des gains irait à la création d'écoles de campagne, c'est à dire la totalité. Le décor, qui représentait en rayons de lumière colorés une graine enfoncée sous terre, puis qui poussait peu à peu jusqu'à devenir un immense buisson de roses, avait été dessiné d'après ses idées. Et l'histoire contée avait été écrite sous sa supervision. Elle avait été présente à chaque moment de la création, le choix des costumes, le casting, la négociation avec les organisateurs locaux. Son père lui avait offert les rênes de ce projet. C'était l'un de leurs cadeaux de réconciliation. Il n'aurait jamais fini de lui en offrir.

Il n'avait pas fait trop de publicité sur la participation de sa fille, cependant. Elle ne l'avait pas souhaité. Aussi, elle était dans le public, entre ses gardiens, comme toutes les autres petites familles qui assistaient à la première du spectacle, et les quelques gouvernants et représentants officiels qui avaient investi les premiers rangs. Elle savourait la musique, admirait les performances, et vibrait avec les réactions du public. Et elle observait les journalistes avec curiosité, comme s'ils faisaient partie intégrante du spectacle. Enfin, Vaughan rappela les danseuses qui l'entourèrent pour saluer, avant un dernier numéro prévu pour les rappels, sorte de feu d'artifice final, entre danse contemporaine, traditionnelle, et cirque : contorsion, funambules, pyramides humaines... Personne ne se blessa. C'était la grande crainte de Vaughan ; devoir faire retomber le rideau sur un possible drame, et ne pouvoir rassurer sa fille que bien plus tard, quand il la rejoindrait.

Le public devait d'abord se retirer. Il se démaquillait dans sa loge quand elle le rejoignit. Il fut enfin soulagé. Il avait retrouvé la prunelle de ses yeux. Il fit signe aux gardes de reprendre leur rôle habituel : faire entrer les journalistes qui souhaitaient l'interviewer. Le moment était un peu intime, et le cadre un peu chaotique, c'était une loge d'artiste après le spectacle et les accessoires encombraient le mobilier ; mais il avait hâte de donner à chacun ce qu'il souhaitait, pour pouvoir se consacrer entièrement à sa petite princesse quand ils quitteraient les lieux pour leur hôtel.
Ghazaleh Tabrizi
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Ghazaleh Tabrizi
Ven 5 Juin - 21:22
Lorsque le rideau tomba sur les actrices et le chorégraphe, Ghazaleh entendit un sanglot à sa droite et, en se retournant, vit la collègue qui l’accompagnait, les joues baignées de larmes. « Ça me rappelle tellement ce que j’ai vécu » lui souffla-t-elle, sans que Ghazaleh eût posé la moindre question. Eleanor avait quarante-huit ans, une crinière grise savamment décoiffée et assez d’influence à la rédaction du NY Times pour convaincre que la présence de Ghazaleh Tabrizi, journaliste de trente-quatre ans en poste depuis à peine trois ans, était essentielle pour ce reportage au Bangladesh. Ghazaleh lui en avait été profondément reconnaissante, et une fois les détails du voyage réglés, avait été uniquement préoccupée par la préparation de leur entretien avec Vaughan Kaliberg et les recherches sur le spectacle associatif qu’il développait. Ce ne fut qu’en regagnant l’appartement conjugal à Greenwich Village qu’elle prit conscience du mauvais emplacement des dates. « C’est à la fin du mois de décembre » lui rappela son compagnon. « J’imagine que cela signifie que tu ne passes pas les fêtes avec nous, comme prévu ? » Sullivan avait une voix calme devant l’Eternel. « Eh bien, non » lui répondit Ghazaleh en commençant un tri dans les affaires qu’elle emporterait. « Mais cela n’a pas vraiment d’importance, n’est-ce pas ? Je veux dire, nous aurons des moments ensemble quand je reviendrai. »

Nombreuses furent les occasions, par la suite, où Ghazaleh se demanda si la réaction de son compagnon eût été la même s’il avait été femme, et elle homme. Poser la question induisait d’y répondre : non. Sullivan ne lui avait pas reproché les choses sous cette forme, mais dans sa voix tranquille, tandis qu’il énonçait les faits, Ghazaleh entendait : tu consacres trop d’énergie à ton travail, tu y accordes trop de prix. Tes enfants, ton foyer, tu n’y songes pas, tu n’as même pas envie d’y songer. « Mais bon sang ! » finit-elle par s’emporter à la fin de leur discussion, « il s’agit de ma vie, Sullivan ! » A vrai dire, elle ignorait elle-même quel sens donner à cette phrase – sinon qu’elle ne voulait sacrifier des projets professionnels pour la vie familiale. Partir au Bangladesh, réaliser un reportage, être en compagnie d’une journaliste plus âgée et bénéficier de son expérience ne lui apparut que plus nécessaire. Elle aimait son travail, savait qu’elle possédait une aisance dans l’écriture, elle aimait investiguer et tenter d’éclaircir les innombrables zones d’ombre de ses sujets d’enquête. Il ne lui semblait pas envisageable de se brider pour être davantage présente auprès des jumeaux de trois ans.

Ainsi fut-elle parmi le public qui assistait à la première du spectacle de Vaughan Kaliberg. Ghazaleh n’avait pour ainsi dire aucune culture de la danse, et sans doute la subtilité de nombre de figures lui échappa-t-elle. Elle perçut néanmoins l’énergie déployée par les femmes et jeunes filles présentes sur scène, le désespoir imprégnant le seul personnage masculin – il lui apparut comme l’éternel symbole de celui qui court vers ce qu’il désire le plus profondément, et va de la sorte vers sa perte, inéluctablement – ainsi que la beauté du rappel. A plusieurs reprises, elle remarqua une enfant au sein de l’assistance qui observait le cercle des journalistes, avec une curiosité évidente. Lorsque les applaudissements fusèrent, la collègue de Ghazaleh se leva de son siège, visiblement déterminée à montrer toute l’émotion que le spectacle avait suscité en elle. Ghazaleh songea que leur tour était venu de monter un autre spectacle, celui de l’interview.

Emboîtant le pas à Eleanor dans la loge du chorégraphe, Ghazaleh ressentait la coutumière angoisse du premier entretien – nul ne savait jamais tout à fait à quel interlocuteur il aurait affaire. Devant le cadre informel de la loge, le désordre ambiant, la légère odeur de maquillage et de bois, cette appréhension se dissipa assez rapidement. Alors que sa collègue engageait les présentations, Ghazaleh reconnut immédiatement l’enfant aux côtés de Vaughan : il s’agissait de la fillette qui dévisageait les journalistes avec intérêt. Eleanor se chargea des premières questions, d’ordre général, concernant la mise en scène concrète et les rapports du spectacle avec les œuvres caritatives. Sa voix trahissait, pour qui était attentif, les sentiments qui l’avaient submergée. A ses côtés, tout en prenant des notes, Ghazaleh ne pouvait s’empêcher de regarder l’enfant aux cheveux frisés. Tout indiquait qu’il s’agissait de la fille de Vaughan, mais lui-même semblait si jeune, malgré toute la maîtrise affichée au cours du spectacle. Il avait dû être père très tôt – et cette similitude frappa Ghazaleh, lui remettant en mémoire le fils qu’elle avait mis au monde à quinze ans.

Lorsque son tour vint de formuler des questions, elle en posa deux : « Dans votre spectacle, il est question d’une chasse aux sorcières, ou plutôt aux femmes qui sont alphabétisées. Avez-vous eu des témoignages d’une pratique similaire au sein du pays ? » et « Des rumeurs affirment que votre fille a largement contribué à l’élaboration de cette pièce. Est-ce exact ? » Elle s’adressait au père, mais ses yeux s’attardaient malgré eux sur la fille.
Vaughan Kaliberg
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Vaughan Kaliberg
Sam 6 Juin - 12:35
"L'histoire est atemporelle et universelle. J'espère sincèrement que personne ici n'en sera vexé, ce n'est pas une façon d'attaquer la culture locale..."

Elle n'était pas du coin, cette dame, sans doute, elle n'avait pas l'accent, ni le langage corporel – un détail sur lequel le danseur se focalisait avant même d'écouter ce que lui disaient les gens. Mais elle allait publier un article qui serait lu dans la région. Vaughan s'en serait voulu d'offenser son public. Même les Chasseurs. C'étaient eux, avant toute chose, que son spectacle pouvait transformer.

Il s'adressait aux enfants et les enfants d'aujourd'hui risquaient d'être les Chasseurs de demain. Sa magie à lui était directement dirigée sur eux. Mais il ne pouvait pas l'expliquer ; un magicien ne donne pas ses secrets, parfois même pas à soi-même. Il développa donc uniquement une vue de surface :

"Il s'agit des forces qui compriment le potentiel de l'enfance et cherchent à le tenir sous contrôle, jusqu'à l'étouffer. Et le courage des enfants qui échappent à ce contrôle pour accomplir leur potentiel, devenir les enfants de demain."

Pas de détails. Il se tourna vers Anémoïra qui s'était un peu cachée derrière son épaule, observant les deux femmes de ses yeux immenses et noirs, scintillants comme ceux d'un oiseau de nuit. En captant le regard de son père, quelque chose dans son attitude se détendit et elle se décala un peu de son rempart, en formant un sourire timide et un peu mécanique. Elle recommença à passer un coton sur les restes de couleur qui marquaient le visage de l'homme ; celui-ci ferma les yeux pour continuer.

"Ma fille voulait inscrire cette narration dans un contexte féministe. Je lui ai demandé : quel genre de courage tu veux montrer ? Et elle m'a dit..."

Comme deux jumeaux, ils n'eurent pas besoin de se concerter pour que la petite complète naturellement, sans qu'aucun silence s'installe entre leurs phrases :

"Le courage des petites filles qui veulent faire la même chose que les petits garçons."

Elle n'avait pas eu besoin de fouiller dans sa mémoire. Certaines choses restaient fixes. Certains aspects de sa pensée étaient absolument clairvoyants. Quand elle mémorisait quelque chose d'important, c'était pour de bon, et "son spectacle" était important pour elle, de toute évidence, malgré son calme et son apparente absence d'enthousiasme.

Vaughan reprit – et soudain, à observer leur dynamique, on pouvait avoir l'impression que c'était elle, l'artiste. Et lui, quelque chose comme son agent, ou son producteur, ou tout autre technicien qui avait rendu le spectacle possible en intervenant par la suite.

"Nous avions dialogué avec l'association Libelle, qui organise des partenariats entre écoles à travers le monde, et c'est leur directrice qui nous a suggéré un conte où la transmission de la lecture était montrée comme la transmission d'un pouvoir magique. A la fois un secret et une fierté. J'ai beaucoup aimé cette image ambiguë, et tout le reste est parti de là."

Il haussa les épaules et se tut, attendant d'autres questions. Ses faux cils se décollaient lentement de ses paupières, sous les petites doigts de fée. Anémoïra en profita pour expliquer :

"Toutes les filles sont des sorcières. Mon père aussi est une sorcière. Mais il ne le comprend qu'à la fin."
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