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There is no way to be a perfect mother ... but a million way to be a good one. ~FB

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Elvis L. Martin
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J'ai posté : 23 messages et j'ai : 31 dollars d'activité. Sinon, il paraît que : Margaret Qualley et pour finir je crédite : Moi pour l'instant

Elvis L. Martin
Ven 8 Mai - 22:52


There is no way to be a perfect mother ... but a million way to be a good one.

Feat. Mercy L. Fitzbaum


Je laisse derrière moi le bruit infernal de la rame qui vient de me déposer à quai.  Alors qu’elle repart, je n’ai pas le moindre regard pour elle. Je suis pressée. Premier jour au Dunkin. Premier jour d’une nouvelle vie. Premier jour durant lequel je dois abandonner mon bébé pour aller travailler. Je cours presque dans l’escalier qui me permet de trouver l’air libre. Pas forcément plus sain que l’air du métro. Pas moins pollué en tout cas. Enfin si. Peut-être un peu moins que sur l’île. Je ne sais pas. On s’en fout.

Je ne connais absolument pas ce quartier. Le Queens. Complètement déroutée à la sortie de la bouche de métro, je me maudis intérieurement de ne pas avoir regardé le plan du quartier. Il était pourtant disponible sur un mur de la station de métro, en bas. Shit. Flemme de redescendre. J’essaye de me remémorer les instructions de Mercy. Que m’avait-elle dit déjà ? Big shit. Seuls les pleurs de June en fond sonore me reviennent en mémoire. Je vois Mercy, dans l’encadrement de la porte, me donner les instructions. Je n’entends que ses pleurs stridents qui me mettent les nerfs à vif. Mercy me met une main sur l’épaule pour que je me calme. Me lance un regard compatissant. Me demande de respirer. Et me redit tout depuis le début.

Ok. J’ai repris le contrôle. Je sais exactement où aller. Je m’élance dans la première rue à droite. Finalement, l’adresse exacte me revient. Ce n’était pas si difficile. Pourvu que June soit entre de bonnes mains. Chut ! Arrête de penser à ton bébé. Concentre toi ! Aujourd’hui est un nouveau départ. Une nouvelle vie que tu te dois d‘assumer, pour lui offrir une vie décente. Devoir m’éloigner d’elle … pour son bien. Impensable il y a seulement quelques mois. Quelle connerie. On ne peut pas comprendre tant qu’on a pas été mère soit-même.

Mercy, elle comprend. Elle a été dans le même cas que moi. Elle a juste quelques années d’avance. C’est ma voisine. Ma gentille voisine qui m’a gardé June quelques fois pour que je puisse souffler un peu. Ma copine de maternité. On est souvent allé se faire des promenades poussettes le long de la East River. Du Domino Park jusqu’au Williamburg Bridge. Ma préférée. Un bon bol d’air frais. Pollué. Qu’est-ce que ça m’a fait du bien. L’entrée dans la maternité a été pour moi fracassante. Dans tous les sens du terme. Merveilleuse d’abord. Épuisante ensuite. Et finalement, quand j’ai compris que je l’élèverai seule, vertigineuse. Comment être mère, femme, fille, amante ... tout ça à la fois ?

Bref, Mercy, c’est une amie en or. Une de celle sur qui on peut compter. C’est elle qui m’a décroché ce post. Bon c’est un peu loin, faut bien se l’avouer. Mais c’est une première entrée dans la vie active. Une bonne expérience pour gonfler mon CV qui ne tient pour l’instant que sur deux lignes. J’en ai besoin.

Je vois l’entrée du Dunkin, à cent mètres. Mon cœur s’accélère. Soixante-quinze mètres. Me suis-je bien brosser les dents ce matin ? Je suis tellement épuisée que je ne m’en souviens plus. June m’a maintenue éveillée quatre heures cette nuit. Cinquante mètres. Shit. Comment je me suis habillée déjà ? Il ne manquerait plus que je ressemble à une souillon avec un vieux pull délavé, une tache de lait sur l’épaule et mon jogging troué. Non, c’est bon. Trente mètres. Big shit. Est-ce que j’ai bien mes chaussures ? J’ai pas gardé mes pantoufles au moins ? Un regard vers mes pieds me confirme que tout va bien, j’ai mis mes converses. A la fois chics et confortables pour travailler. Dix mètres. Petit coup d’œil dans la vitrine d’à côté. Ouf, je suis pas trop mal coiffée. Un peu maquillée. On va dire qu’on a évité le pire. Comment j’ai pu faire tout ça ce matin moi ? Après seulement trois heures de sommeil effectives ?

Je respire un bon bol d’air pollué et j’entre. Parée pour ce premier job.

©LittleJuice
Mercy L. Fitzbaum
Outs
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Mercy L. Fitzbaum
Sam 16 Mai - 22:14
Je pense qu’il faut que nous divorcions. Mercy entendait cette phrase de façon continue depuis que son mari l’avait prononcée, vers minuit et demi. Ils étaient dans le lit conjugal, avec pour seule lumière les rais de l’éclairage public à travers les rideaux entrefermés, Mercy s’était réveillée d’une première phase de sommeil brumeux, avait deviné que son compagnon se tenait face à elle, et il avait prononcé la phrase d’une voix très douce, comme un rêve. Elle ne parvenait plus à se souvenir si elle avait répondu quelque chose, puis Andrew avait ajouté je t’aime mais je ne peux plus vivre avec toi. Et elle le savait, bien sûr. Elle partageait cette manière de voir. Andrew avait été diplômé de philosophie en juin de la même année, il était entré dans la vie professionnelle avec une aisance étonnante, et depuis l’automne l’un et l’autre mettaient un point d’honneur à s’éviter. Mercy était dans la chambre, Andrew dans le salon, ils se croisaient dans le vestibule et échangeaient les rôles. Ils n’avaient plus rien à se dire.

Mercy avait remarqué avec une légère inquiétude sa faculté à se perdre, ces dernières semaines. Elle pouvait rester bloquée devant une fenêtre pendant une heure, elle pouvait quitter l’appartement alors qu’Ella faisait la sieste, elle pouvait lire le journal sans en comprendre un mot, elle pouvait cesser d’aimer le père de sa fille, l’homme qu’elle connaissait depuis dix ans, elle pouvait songer que son enfant lui gâchait la vie. Elle sentait, malgré elle, quelque chose céder, une part de folie remonter le long de sa colonne vertébrale, l’absurdité de l’existence la saisissait aux moments les plus inopportuns, elle servait un client et avait envie de l’insulter, elle écrivait dans un cahier bleu et Ella venait tirer sur sa jupe, et elle la repoussait, elle marchait dans un parc et avait envie de disparaître.

Ce fut dans cet état d’esprit que Mercy partit pour le Queens ce jour de novembre 2016. Elle avait décroché un CDD de serveuse au Dunkin’Donuts (dont elle ignorait qu’elle retrouverait le chemin, trois ans plus tard) quelques semaines plus tôt, ce qui avait pour principal avantage de lui permettre de sortir de l’appartement de Brooklyn, de respirer un autre air. Ce matin-là, elle partit très tôt, Andrew qui était en congé gardait leur fille, elle les avait quittés alors qu’il chantait une comptine avec Ella, et Mercy avait songé après tout ils n’ont pas besoin de moi en fermant la porte. Elle n’en concevait ni tristesse ni colère. Elle remarquait simplement que son époux et sa fille pouvaient très bien vivre sans elle. Ce ne fut que dans le métro qu’elle se souvint de la raison de son départ si matinal : les employés du Dunkin’Donuts avaient organisé une grève pour protester contre les horaires démentiels et les heures supplémentaires non payées par le gérant du Queens. C’était la première grève à laquelle Mercy participait, elle en ressentait une certaine excitation.

Aussi, une fois parvenue au Dunkin sous un jour se levant péniblement, dans la foule innombrable des navetteurs – comment tant d’humains pouvaient-ils tous vivre dans cette ville sans devenir fous ? – et installant avec les autres les panneaux revendicatifs, discutant du déroulement des opérations, Mercy tomba-t-elle des nues en voyant apparaître Elvis, sa voisine et amie. Elle avait complètement oublié que cette dernière commençait son premier jour cette semaine-là, et n’avait pas pensé à la prévenir de cette grève. Elvis avait été une compagne de galère, pendant bien des semaines. Mercy avait de l’affection pour elle, et bien des ressemblances les unissaient. Pourtant, en la voyant entrer dans le Dunkin, Mercy ne trouva-t-elle à dire que : « Oh, Elvis ! Mon Dieu, j’avais complètement oublié qu’aujourd’hui était ton premier jour ! » Les autres employés présents étaient si absorbés par leurs préparatifs que nul ne sembla leur prêter attention. « Je suis désolée, j’aurais dû te prévenir qu’aujourd’hui était jour de grève. Le gérant ne nous compte pas les heures supplémentaires, et a tendance à rallonger les horaires sans prévenir quiconque. Enfin … Aujourd’hui, on n’ouvre pas. Bon sang, je suis vraiment désolée. Il s’est passé pas mal de choses depuis deux jours, j’ai oublié. »

Mercy sentit sa gorge se contracter à cette dernière phrase. Elle voyait Elvis face à elle, tellement jeune et qui paraissait écrasée de fatigue. Elle s’en voulut terriblement de n’avoir pas prévenu son amie, de l’avoir fait venir depuis Brooklyn dans l’espoir d’une fiche de paie, pour tomber sur un lieu de travail à l’arrêt. « Tu as l’air épuisée » finit-elle par dire, « viens. Je peux toujours te présenter aux autres et te montrer les lieux … On a prévu du café, de toutes façons. » Un employé afro-américain, qui avait approximativement leur âge et répondait au nom de Kyle, avait saisi un porte-voix et commençait à décliner leurs revendications. Au fond de la salle, Mercy trouva deux gobelets estampillés du logo du Dunkin’Donuts, les remplit de café noir et en tendit un à Elvis. « June va bien ? » demanda-t-elle, pour se faire pardonner peut-être. « On dirait que pour toi aussi, la nuit a été longue. »
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