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N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed]

GOOD MORNING AMERICA :: Once upon a time
 :: A way to New York :: Welcome to New York
N. Saphyr Vilkas
Wall
J'ai posté : 195 messages et j'ai : 575 dollars d'activité. Sinon, il paraît que : Mariano Di Vaio et pour finir je crédite : @Datura

N. Saphyr Vilkas
Mer 6 Mai - 13:50

Nykolas Saphyr Vilkas

And the tears come streaming down your face When you lose something you can't replace When you love someone but it goes to waste Could it be worse Lights will guide you home And ignite your bones And I will try to fix you --------------------- ✹

Informations personnage


Nom : J'ai le nom de famille de ma mère, Vilkas. Elle m'a élevé seule, mon géniteur étant partit pendant sa grossesse.
Prénoms : Nykolas est mon véritable prénom, mais depuis que je suis arrivé aux Etats-Unis, je me fais appeler Saphyr. C'est mon pseudonyme pour mes clients.
Date et lieu de naissance : Je suis né le 28 Septembre 1990, à Vilnius, en Lituanie.
Age : J'ai 29 ans, j'approche les 30 doucement mais sûrement.
Nationalité : J'ai prit la nationalité américaine, depuis bientôt cinq ans.
Origines : J'ai des origines Italienne, mais c'est infime. Sinon, je suis à 98% Lituanien
Orientation sexuelle : Malgré mon arrivée au Etats-Unis, où j'étais amené à me prostituer vers la gente masculine, je suis hétéro
Statut civil : Célibataire, il n'y a qu'une femme a qui me coeur appartient, mais malheureusement, je ne fais plus partit de sa vie.
Vie sexuelle : Je ne sais pas trop. Je peux autant être fidèle, comme je peux être assez volage. Le sexe c'est une de mes philosophies de vie. En ce moment, je suis assez volage
Statut social : Ca dépend des mois, de mes shootings, et de ce que me rapporte mon bar. Mais je pense qu'on peut dire que je suis très aisé, presque riche. Un riche simpliste, tout de même. Je n'aime pas trop être voyant.
Profession(s) : Je suis mannequin pour une grande agence de pub, et gérant d'un bar, qui s'appelle "Le Vilkas", à San Francisco.
Diplôme(s) : Aucuns. J'ai tout apprit sur le tas, et au culot.
Année de fin d'études : Je me suis arrêté au lycée, même avant peut-être. Je dirais en prmière.
Quartier de résidence : Le Bronx, à Riverdale
Type de logement : Un joli petit appartement dont ma soeur est l'heureuse propriétaire.
Avec qui vis-tu ? : Je vis avec ma petite-soeur
Date d'arrivée à NY : 16 Mars 2020
Dans quelles villes as-tu déjà vécu ? : Vilnius, San Francisco, Los Angeles.
As-tu de la famille à NY ? : Oui, ma petite-soeur

Cinq défauts et cinq qualités

Impulsif + Spontané + Colérique + Excessif + Aimant + Attentionné + Contradictoire + Attachant + Souriant + Malicieux + Borné + Taquin + Amusant + Fêtard + Généreux mais égoïste à la fois + Bagarreur + Provocateur + Fragile + Instable + Fidèle + Franc

Autres signes particuliers

Je suis passionné par la photographie ♪ Je ne le montre pas, mais je sais très bien danser, et j'ai un bon sens du rythme ♪ J'ai perdu ma fille il y a cinq ans ♪ Je suis influençable ♪ Je suis un ancien toxico ♪ J'adore le bon vin rouge ♪ Quand je suis en colère, je crie en Lituanienv ♪ J'ai toujours autant l'accent Lituanien quand je parle ♪ Je déteste la lecture ♪ Je suis fan des petits yaourts Nesquik ♪ Je suis bricoleur ♪ Je fais extrêmement attention à ma ligne ♪ J'adore les brocolis ♪ Je râle beaucoup, pour tout et rien ♪ J'ai toujours des papillons dans le ventre quand je regarde Zoey ♪ Je fais des bisous péteurs ♪ Je ne suis parfois pas très classe ♪ J'adore emmerdé le monde aussi ♪ On dirait que je suis au bord de la mort quand je suis malade, même si j'ai un petit rhume des foins ♪ Je suis fan de Marvel et DC comics ♪ Le matin, je repasse mes chemises en regardant les dessins animés d'Avengers ♪ Je suis toujours le relou qui prend tout et n'importe quoi en photos ♪ Je me déplace souvent en LongBoard ♪ J'achète toujours la nouvelle console en vogue ♪ Je suis capricieux ♪ J'adore les Mustangs ♪ Mon chien s'appelle Le Chien, parce que c'est classe.


❝ Ma vie, mes choix

❝ Derrière mon écran


Prénom : Sandra
Pseudo : Minouu_♥
Age : 26 ans
Pays /région : France, en Bourgogne, mais confinement parlant dans la Drôme  N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 3839478737   
Etudes/Travail :  Responsable de salle dans un restaurant
Avatar choisi : Mariano Di Vaio  
Type de personnage : Un inventé
Staff référent (si multicompte ou changement) : //
Comment es-tu arrivé là ? : En cherchant un forum avec mon acolyte, Zoey. Mais ça fait looooongtemps que je le connais, et que j'hésite à m'inscrire dessus.
Avis sur le forum :  Magnifique  N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 3824070459   
Les Codes à remplir :
Réserver son avatar (après validation et si personnage inventé) :

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<pris>Mariano Di Vaio</pris> <a href="https://www.good-morning-america.org/u3841" class="COLO">:heavy_multiplication_x:</a> N. Saphyr Vilkas
Réserver votre nom et prénom OBLIGATOIREMENT
Code:
<center><div class="LESCODES">[b]PRÉNOM[/b] : Saphyr
[b]NOM[/b] : Vilkas
</div></center>
Listing anniversaire (vous trouverez les codes couleurs dans ce sujet)
Code:
Jour : <code>N. Saphyr Vilkas</code> (1990)
Listing des métiers (le listing se trouve par ici)
Si le lieu existe déjà
Code:

:heavy_check_mark: <b>[url=https://www.good-morning-america.org/u3841]N. Saphyr Vilkas[/url]</b> [i]adulte[/i] - Mannequin connu
Lieu d'habitation ; il faudrait préciser (en regardant ce sujet )
Code:
+ <code>Vilkas Saphyr</code>


Il est maintenant temps pour vous de choisir un groupe. Nous vous donnons rendez-vous sur l'annexe des groupes  pour en apprendre plus sur les groupes disponible sur GMA.

Vous avez le choix entre deux groupes.


Choix n°1 : WALL STREET
Pourquoi pensez-vous que votre personnage correspond à ce groupe ? Saphyr est déterminé. C'est un homme prêt à tout pour réussir, sans jamais se salir les mains. Il a déjà bien réussi sa vie depuis qu'il est venu en Amérique, et il vient à New York avec de nouvelles ambitions, de nouveaux projets, une nouvelle façon de vivre. Il n'hésitera pas à écraser toutes les personnes qui se mettront en travers de son chemin. C'est un homme qui peut être dangereux, et de qui il vaut mieux se méfier.

Choix n°2 : BROADWAY
Pourquoi pensez-vous que votre personnage correspond à ce groupe ? Depuis son arrivée au Etats-Unis, Saphyr est rentré dans une agence de mannequinat, en 11 ans, il a finit par être connu, et reconnu, allant faire des shootings à travers le monde. C'est un mannequin de renommée mondiale.



N. Saphyr Vilkas
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N. Saphyr Vilkas
Mer 6 Mai - 13:51


❝ Bref, vie de merde.


28 Septembre 1992

« Nykolas ! Viens me voir mon trésor ! » Ca, c’est la voix de ma mère, plutôt joyeuse, comme d’habitude à chaque fois qu’elle s’adresse à moi. Toujours prévenante, toujours pleine d’amour et de câlin. Je suis son trésor comme elle m’appelle, je suis son tout. Je ne connais pas mon père, je ne l’ai jamais connu. Maman dit qu’il est partit dès qu’il a su pour la grossesse. Donc comment dire que c’est homme est un lâche ? Laisser une femme seule pour s’occuper de son enfant. Mais rapidement je suis devenu l’homme de sa vie, elle me dit souvent qu’elle tuerait pour moi s’il m’arrivait malheur. Je ne comprends pas trop ce qu’elle entend par là, mais en général je me contente d’attraper son visage avec mes petits mains et me penche en avant pour lui faire donner un bisou sur les lèvres. Je relève alors la tête et lâche mes jouets pour les laisser traîner sur le sol comme d’habitude. Je cours d’un pas peu assuré, les bras écartés alors que j’arrive dans la cuisine où se trouve ma mère et son joli ventre rond. « C’est l’heure de goûter, maman t’a préparé un super gâteau, tu veux voir ? » Je tape dans les mains, mes lèvres s’élargissent. « Ouiiiii !! » Ma mère me sourit et je m’empresse de grimper sur une des chaises de la cuisine pour m’asseoir comme il faut. Je la regarde fixement, posant un coude sur la table, mon menton dans ma main. « Maman. Bientôt bébé ? » Je souffle sans quitter son ventre des yeux. Elle est seulement enceinte de cinq mois, mais la pauvre a encore une fois été abandonner. C’est un peu comme si la vie n’arrêtait pas de s’acharner sur elle, genre « Non tu n’auras pas de pères pour tes mômes ! » Ma petite-sœur ne connaitra que nous deux. Alors je serais bien obligé de la protéger comme il faut, surtout à l’école. « Dans quatre mois trésor. Mais en attendant… » Elle pose le gâteau devant moi alors que deux bougies trônent fièrement dessus. Je relève les yeux vers ma mère, la bouche ouverte par la surprise. « Joyeux anniversaire mon Nykolas ! » Sans plus attendre, je souffle sur mes deux bougies alors que ma mère applaudit juste après. Je me mords la lèvre et m’enfonce dans la chaise en secouant la tête de haut en bas, gêné. Je sens les bras protecteur de ma maman qui me serrent contre elle, et je ferme les yeux quelques secondes avant de m’enlever de son étreinte. « Maman, pues ! » Je lâche en toussotant alors que je me bouche le nez. Oui, ma mère a cette fâcheuse tendance à mettre un peu trop de parfum, mais j’aime quand même son odeur. Parfois, je lui demande d’en mettre sur mon doudou, alors elle compte avec moi. Un pshitt, deux pshitt, et trois pshitt. « Je le prends comme un compliment Monsieur Vilkas ! » Lance ma mère taquine en m’ébouriffant les cheveux. Ma mère part quelques secondes et revient avec un gros paquet. Je souris, content. Il est rare quand elle revient avec un cadeau, ses moyens ne le permettent pas. Malheureusement, on vit seulement sur son chômage, et si elle ne trouve pas de travail d’ici peu, elle ne gagnera plus d’argents. Pourtant, ce n’est pas l’envie qui lui manque de me faire plaisirs. « Quoi ça ? » Je fronce les sourcils en descendant de la chaise et me rapproche. Le paquet est presque aussi grand que moi. J’attrape le papier entre deux doigts et le tire vers moi en inspirant, comme si c’était un effort insurmontable. « Aah… » Je lâche victorieux en donnant le morceau de papier à ma mère. Je glisse ma main dans la fente et tire plus fort pour en arracher une grosse partie alors que je découvre un somptueux vélo à roulette. « Ouaaaah !! Beau !! » Je tape dans les mains en sautant sur place et continue d’arracher le papier pour vite découvrir mon nouveau bolide. Ma mère a dû économiser pendant des années pour m’offrir ce vélo de grand. Enfin de grand… Pour moi c’est un super vélo de grand en tout cas. Sans réfléchir plus, je lâche le papier et file dans les jambes de la jeune femme pour les prendre entre mes bras. « L’est beau ! » Je lève la tête pour la regarder, et elle me caresse le visage dans un magnifique sourire. Je ne me lasse pas de la voir comme ça, je ne m’en lasserai jamais même.

2 Janvier 1993

Voilà un mois que maman a rencontré un monsieur, il s’appelle Lyarick, un mois qu’il vit à la maison, et passe ses journées dans le canapé alors que maman est très enceinte à présent. Un mois qu’il essaie de se montrer attentionné, qu’à chaque disputes avec maman il revient avec un bouquet de fleurs, et ils s’en vont ensuite dans la chambre pendant des heures. Je ne l’aimais pas trop au début, je n’aimais pas son sourire hypocrite, ses petits yeux ronds, et la manière dont il tape les fesses de maman quand elle passe devant lui. Moi j’ai voulu le faire aussi, mais je me suis juste ramassé une gifle énorme, et j’ai fini au coin. Mais aujourd’hui, c’est un jour spécial.
Aujourd’hui, il a dû emmené maman à l’hôpital parce qu’elle avait très mal au ventre. Elle pleurait même, et il disait que ; « Le bébé arrive. Le bébé arrive. » Alors ils sont partit tous les deux, en me laissant tout seul dans la maison. Je ne comprends pas pourquoi maman n’a pas fait attention à moi, qu’elle ne m’a pas pris avec elle. Avant, elle ne m’aurait jamais laissé tout seul, mais pourtant aujourd’hui elle l’a fait. Alors je me suis résigné, et je suis allé m’asseoir sur le canapé. J’ai attendu pendant des heures entières, je crois même que je me suis endormi. C’est long quand maman n’est pas à la maison pour me cajoler. Le téléphone se mit à sonner, et je m’approche de lui en posant la main sur le combiné. « Ayo ? » Je demande, hésitant. « Nykolas ? C’est maman mon cœur. Ca va ? Tu es sage à la maison ? » « Oui. Mais m’ennuie, moi. Et puis dodo, et hop joué. Et resté sage, moi ! » J’entends ma mère pouffer de rire, elle a pourtant l’air si faible à l’autre bout du téléphone. J’entends la voix de Liarick qui résonne en lui disant de raccrocher, mais moi je ne veux pas. « Manque maman. T’aime ! » J’espérai avoir autre chose comme répondre que le bip signalant qu’elle a raccroché. Je repose le téléphone et retourne sur le canapé, les larmes aux yeux. Maman me manque, et je ne sais pas jusqu’à quand elle est partie. Ni si Liarick va rentrer à la maison, et en plus je commence à avoir faim. Je finis par me lever d’un bond et file à la porte d’entrée, celle-ci est ouverte alors je peux au moins aller jouer dehors comme maman me l’autorise souvent. Je cours chercher mon ballon et shoot dedans avec le peu de forces que j’ai. Le ballon roule alors vers la route, et je cours jusqu’à lui pour le rattraper. Je pose un pied sur la route, sans faire attention à la voiture qui est en train d’arriver, c’est alors que je sens une main m’attraper l’épaule et me tirer en arrière sur le trottoir. « Eh dis donc toi ! Faut regarder où tu vas ! » Je relève les yeux, c’est notre voisin. Une fois je l’ai vu à la maison, il jouait avec maman dans leur chambre. Maman riait beaucoup. Je hoche la tête en déglutissant. « Où est ta mère ? » D’ordinaire, je suis toujours surveillé, mais là je suis tout seul à la maison, comme un grand. « Sais pas. » Je hausse les épaules et l’homme me soulève du sol pour me prendre dans ses bras, il est gentil. Je regarde la porte de chez moi qui s’éloigne sous mes yeux et fronce les sourcils pour le regarder lui. « Va où Ny’o ? » « Chez moi, on va attendre ta maman. » Au fond je suis content, il a deux filles, dont une qui a un an de plus que moi. Je pourrais au moins avoir des copines de jeu pour aujourd’hui. On finit par arriver chez le monsieur, et il m’assoit sur le canapé. Je le fixe attentivement, jouant avec mes doigts. « Bon, tu vas rester ici jusqu’à ce que maman revienne. Tu as bien comprit ? » Je hoche la tête sans le quitter des yeux, et ses filles débarquent. Je leur adresse un mince sourire et m’enfonce dans le canapé. J’ai toujours cet air un peu renfermé quand je ne suis pas avec maman, et que je ne connais pas les gens. Je me mords la lèvre en haussant les épaules. « Maman partie ! » Je lance. « Maman y’a dit bébé arrive. » Je vois l’homme blêmir sous mes aveux et il caresse ma joue. Je crois qu’il a compris que maman ne reviendrai pas avant longtemps encore, ou je ne sais pas.

Mars 1994

J’ouvre les yeux doucement, et grogne en découvrant la lumière du jour, je crois que je me suis endormi longtemps. Je me dirige vers la porte de ma chambre et l’ouvre, je tombe nez à nez avec ma mère, ou plutôt son cadavre amorphe, je lui souris en venant embrasser sa joue et me serrer dans ses bras. « Dégages de là. » Je sursaute à ses mots et me recule. Maman ne m’a jamais parlé comme ça. « DEGAGES ! » Je regarde attentivement ma mère, la suppliant du regard. Je n’aime pas quand elle crie. Les traces blanches fusent sous ses narines, elle a dû s’amuser avec Lyarik hier soir, ou ce matin, je ne sais pas. Je regarde l’homme qui entre dans le couloir en entendant ma mère crié. « Tu fous quoi là ? Tu vois pas que tu l’emmerdes ? » Il me saisit par le bras et me pousse plus loin dans le couloir. Je manque de tombé, impuissant, je fixe celle qui fut à l’époque ma mère, et tourne les talons, la vue brouillée par les larmes.
Liarick aide maman à se relevé, pendant qu’il m’ordonne de l’attendre au salon. Je ne dis rien, et me contente d’obéir, m’approchant du parc où est séquestrée ma sœur. Elle n’a jamais pu sortir de là, ou très peu. Je tends ma main à travers les barreaux et lui caresse sa petite joue en souriant. «  Coucou mon petit bébé. » Je souffle d’une voix douce. La grosse main de mon beau-père se pose sur mon épaule, faisant pression sur celle-ci, me déclenchant une vive douleur. Je me retrouve face à lui, et sa main vient s’écrasée sur ma joue. « JE T’AVAIS DIT DE LAISSER TA MERE TRANQUILLE ! » Sans plus attendre, je me reçois encore une gifle, puis une autre, avant de me retrouver au sol. C’est presque devenu une habitude depuis quelques mois. Le pied de l’homme se retrouve contre mon ventre avec une force inouïe, et j’entends Zara se mettre à pleurer alors qu’elle assiste à la scène.
Je finis par ouvrir un œil pour voir si il est enfin partit, et me redresse difficilement. Je n’ai jamais pleuré sous ses coups. Je veux me montrer fort devant lui, et quand je serais grand, je me vengerai. Je me lève finalement, et sort ma sœur de son parc pour la serrer fort contre moi, et calmer ses pleurs.

02 Septembre 1994

Je cours dans toute la maison, les bras écartés alors que je fais, ce qui semble être le bruit de l’avion, avec ma bouche. Zara me regarde faire et rit en même temps que moi, applaudissant mes exploits. Je m’arrête devant elle et lui embrasse le front en la serrant dans mes bras, malheureusement on trébuche et elle tombe sur la couche. « Pardon Zara ! » Je souffle alors que la petite fille éclate de rire. Je l’aide à se relever et me mets accroupis à ses coter, caressant ses petits cheveux. Aujourd’hui, c’est mon premier jour d’école, et je n’ai pas vraiment envie de laisser ma petite-sœur à Lyarick et maman, qui sait ce qu’il peut lui arriver ? Je relève les yeux quand maman entre dans le salon, elle est toute belle, et pour une fois elle a l’air normal. Je la regarde prendre Zara dans ses bras, et elle me tend la main. Je crois que maman est contente aujourd’hui, elle a l’air d’aller mieux. Sur le chemin de l’école, je regarde un peu tout ce qui nous entoure à la demande de la jeune femme. « Regardes bien tout mon cœur, d’accord. Tu iras comme un grand plus tard. » Je hoche la tête, je suis déjà grand à ses yeux. Je regarde ma petite-sœur et lui tire la langue. « Elle va à l’école aussi Zara ? » Ma mère secoue la tête dans un petit rire. « Non, elle est trop jeune encore. » Ah.. Et donc pourquoi est-ce qu’elle l’a pris ? Je me pince les lèvres sans en ajouter d’avantage.

La récréation à sonner, et la maitresse nous emmène jusque dans la cours. Je regarde tous les enfants qui jouent ensemble, visiblement quelque uns se connaissent. J’aimerais tellement pouvoir retrouver les filles du voisin, mais maman dit qu’ils ont déménagés, apparemment depuis la naissance de Zara. D’après Lyarick, il serait le père de ma sœur, et maman ne cherche même pas à le contredire. Assis sur un banc, les pieds ballants, un garçon s’approche de moi, je crois qu’il est dans ma classe. « Salut. » Je tourne les yeux vers lui dans un petit sourire. Il n’a pas vraiment l’air d’être très gentil celui-là. Ses cheveux noirs coiffés en pique, et ses yeux noirs me font presque peur. Je hausse les épaules sans rien répondre et me reporte sur la cours de récréation. « T’es puni ? Moi c’est Emyl. » « Non ! Je suis pas puni ! » Je lance agacé à l’égard de l’enfant. Qu’est-ce qu’il me fatigue avec ses questions. Est-ce que j’ai une tête à être puni sur un banc ? « Nykolas. » Le petit garçon descend du banc et vient se mettre face à moi pour me regarder, les bras croisés sur son torse. « Quoi ? » Il sourit, et moi ça m’énerve. « Arrêtes de me regarder ! Laisses moi tranquille ! » Et sans plus attendre, je lui bondis dessus, tout poings fermés pour le frapper. Je fais comme Lyarick me fait, et comme il fait à maman. Alors je frappe aussi fort que je peux avant de me faire soulever par un homme. « Viens par ici toi ! » Je bats des jambes dans le vide alors que je suis emmené directement dans le bureau du directeur, pour un premier jour je commence bien. Je baisse les yeux alors qu’il me regarde au travers de ses lunettes ovales. « Eh bien.. Monsieur Vilkas. Qu’est-ce que ça signifiait cette bagarre ? » Je hausse les épaules silencieux. « Je vais devoir appelé ta maman. » Je me toise et m’enfonce dans le fauteuil en grommelant. « Il m’a embêté. N’appelez pas ma maman. Lyarik va me punir très fort. » L’homme se penche par-dessus le bureau et je déglutis. « Et bien, s’il te puni c’est que tu as fait quelque chose de mal, alors il aura raison de le faire. Tu n’as pas le droit de te battre, Nykolas. Il aura raison de te punir. » Alors c’est normal ? Sa punition est normale ? Mais je fais rarement des bêtises pourtant à la maison…

29 Octobre 2005.

Appuyé contre mon dossier, les bras croisés je souris à Emyl qui s’appuie à coter de moi. A notre première rencontre, c’est-à-dire à la maternelle, j’étais loin de m’imaginer que je serais aussi proche de lui à présent. Il est devenu beau, mais il fait toujours aussi peur ! Il s’est même tatoué je crois, d’après lui c’était en prison, mais tout le monde sait qu’il est seulement partit quelques jours en colonie, et qu’il s’est fait tatoué là-bas. Et puis, connaissant ses parents ça ne m’étonnerait même pas que ça soit son père qui se soit entraîné sur la peau de son fils. Il tourne la tête, et je suis son regard pour tomber sur le petit intello de notre classe. Mr le rapporteur, et j’en passe encore comme surnoms. Notre souffre-douleur préféré ! « Tiens ! Regardes là-bas ! » Mes lèvres s’étirent et j’envoie une main victorieuse en l’air. « C’est mon tour ! » Puis, sans attendre je frappe dans la main de mon meilleur ami et me dirige vers le jeune homme. Je pose ma main de la porte de son casier et la referme brusquement pour coincer ses doigts dedans. « Tobias. J’t’ai manqué ? » Je souris de nouveau et passe ma main dans ses cheveux en l’attirant contre moi. « Beh alors, on a perdu sa langue mon gros loulou ? » Je ris. Tobby me regarde suppliant alors qu’il se frotte les doigts. « Laisses moi tranquille Nykolas, je t’en prie. » Je me mords la lèvre, et prends une voix aiguë. « Laisses moi tranquilles Nykolas, gnagnagna. J’t’en supplie Nykolas, gnagnagna… T’en as pas marre de me supplier ? » Moi, j’en ai pas marre par contre. J’aime quand il m’implore à genoux des fois, mais il sait bien que ça sera la même. Je caresse l’arrière de sa tête dans un petit sourire avant de l’envoyer droit dans les casiers, éclatant son nez au passage. « Beh alors, on saigne rapidement aujourd’hui. » J’éclate de rire en voyant le sang sur moi et lui donne un coup de pied au niveau du ventre qui l’agenouille au sol. Je le suis, tenant son épaule et caresse ensuite sa joue. « Chuuuut… Ca va aller. » Je lance doucement alors qu’il commence à pleurer. Je me rapproche de lui et le serre dans mes bras, comme s’il allait me pardonner. Je prends son visage pour le regarder attentivement pour ensuite lui rentrer de nouveau la tête dans le casier et me relever en le laissant tomber au sol. « T’es qu’une merde Tobby. » Je lui crache dessus et lui envoie un coup de pied dans le ventre, puis l’enjambe pour rejoindre Emyl. « Tu es le meilleur Vilkas. » Je me pince les lèvres, fier de moi et tape de nouveau dans sa main. Emyl se calme et une main s’abat sur moi. Ca, ce sont les ennuies qui arrivent. Je me retourne et souris poliment au directeur du lycée, lui ne semble pas aussi ravit que moi. « Ca faisait longtemps Vilkas. » « Vous me manquiez monsieur. » La provocation a toujours été mon fort au lycée, certes pas à la maison.

[…]

Trois jours d’exclusion, trois jours. Je reste sur le pas de la porte, portant mon joint à mes lèvres alors que Zara ne tarde pas à arriver. Je lui lance un mince sourire et la laisse entrer. Je rentre à sa suite, Lyarik m’attend en tapant du pied. Ma mère quant à elle est penchée sur la table en train d’absorber sa trace de coke. « Trois jours d’exclusions. Félicitations. » Je hausse les épaules. « Merci. » Je file dans ma chambre, presque comme un automatisme. Je sais pertinemment que je me prendrais quand même une rouste, ce n’est qu’une question de temps, il est encore bien trop calme, et rien ne laisse présager de bon. D’ailleurs la porte s’ouvre sur lui, ceinture en main. Je retire mon haut, et le laisse faire, serrant les dents pour encaisser les coups sur ma peau.

6 Août 2005.

« C’est encore loin ? » « La ferme Zara. Si t’es pas contente tu peux encore faire demi-tour. » Je regarde Emyl avec attention et le rattrape par l’épaule pour le retourner. « N’oublies pas que tu parles à ma sœur. » Je peste, haineux. J’ai horreur qu’on touche à ma sœur, j’ai horreur qu’on lui parle mal. Le jeune homme se dégage de mon emprise et reprend sa marche en râlant. Ca a toujours été comme ça avec lui, on peut se haïr comme on peut s’aimer. C’est avec lui que j’ai fait toutes mes conneries. Mon premier joint, ma première trace, etc. Merci Lyarik et toutes les merdes que tu refiles à ma mère. On arrive enfin au milieu d’une forêt, et Emyl se poste devant un cabanon, les bras écartés. « Madame et messieurs ! Nous voici aujourd’hui réunit en l’honneur que notre cher Nykolas ! » Je fronce les sourcils alors que deux de nos amis applaudissent comme des gros débiles. Je vois le jeune homme partir fouiller dans des buissons et en sortir deux bidons d’essences. « Qu’est-ce que tu fous, Emyl ? » Je me rapproche de lui alors qu’il tend un bras en ma direction. « Ne t’approches pas de moi Nyko. » Il se tourne alors vers les deux autres. « Si vous voulez bien vous donner la peine ? » Et ils s’exécutent. Je crois que dans les délires nous partons un peu loin, je jette un coup d’œil à Zara qui se colle inconsciemment contre moi, et je passe un bras autour de ses épaules. « Tout va bien se passer, c’est pour rire. » « Eh Emyl. Y’a un type dedans. » Mais il ne prête aucunes attention aux paroles du jeune homme et me fixe avec un grand sourire. « Mets y le feu. » Il m’envoie alors une boite d’allumettes, et je la fais passer entre mes doigts. Il a perdu la tête. « Y’a un mec dedans, Emyl ! » Il est hors de question que je mette la vie de quelqu’un en danger. Pourtant, Zara me prend les allumettes des mains et s’avance. « Je vais le faire. » OK ! Là, c’est juste en train de partir en gros délire psychopathe, non ? J’attrape la main de ma petite-sœur pour l’empêcher d’avancer plus. « Fais pas ça, tu vas finir tes jours en taules. » « C’est toujours mieux qu’être à la maison. » Je n’aime pas quand elle prend ses airs de garces avec moi. Je serre son poignets entre mes doigts, l’obligeant à lâcher ses foutues allumettes. « C’est à moi de le faire. » J’attrape mon zippo et allume la flamme. Emyl se pousse, ainsi que les deux autres, et j’envoie le briquet sur la maison. A peine tombe-t-il au sol qu’un brasier immense se déclenche. Soudainement, j’entends le rire de mon meilleur ami qui est déjà bien loin. J’attrape alors la main de la jeune femme et l’entraîne avec moi dans ma course. « T’arrêtes surtout pas Zara. Cours. » « NYKOLAS ! » Je me retourne, ma sœur est au sol, un mec dessus. Sûrement le type du cabanon. Je retourne vers eux et me jette sur lui mais il ne la lâche pas. J’attrape alors un piquet de grillage abandonné, et l’arrache pour l’envoyer dans son dos avec le plus de forces possible. « LACHES MA SŒUR CONNARD ! » L’homme finit par la relâcher un peu, et Zara en profite pour se relever et se mettre à courir. Je frappe encore l’homme, au visage cette fois-ci, et jette la barre de fer pour prendre la course avec ma petite-sœur. « T’arrêtes surtout pas. Cours Zara. COURS ! » Trahit. C’est le sentiment que je ressens à ce moment précis. Emyl a osé nous laisser là, nous n’avions jamais fait ça à l’époque, au grand jamais. T’es qu’un connard, un foutu connard qui mérite de crevé. Il a osé nous abandonner, il a osé abandonner Zara. Je me retourne pour voir si l’homme nous suit, mais visiblement il a arrêté. Je rattrape la jeune femme et lui prends la main à nouveau pour qu’elle me suive. « J’en peux plus. » « Tu peux le faire.. Cours. » J’ai juste l’impression d’être en plein rêve. La respiration me manque, mais l’adrénaline me fait tenir. Qu’est-ce que c’est bon cette merde.

18 Juin 2009.

« Qu’est-ce que tu fiches ici, Nykolas ? » Je regarde Zara qui sort à peine de son lycée, sac sur l’épaule. J’esquisse un mince sourire et lui montre une liasse de billets. « Ca, ma chère. C’est la liberté. » Elle fronce les sourcils et je me rapproche d’elle pour embrasser son front. « On s’en va. On se tire de Vilnius. » Je sais bien qu’elle me prend pour un taré, mais je ne supporte pas de savoir la jeune femme chez nous plus longtemps encore. Lyarik est de moins en moins vivable, et ne parlons pas du déchet qu’est devenue notre mère. « T’es complétement fou. » Elle saute néanmoins sur moi et je tourne sur moi-même, heureux. « Allé, dépêches toi. On a intérêt de quitter Vilnius avant que Lyarik ne se rende compte que j’ai niqué sa thune. » Je prends la main de Zara et on se met à courir, sans même savoir où est-ce qu’on va. Mais ce qui est sûr, c’est que nous devons partir d’ici le plus rapidement possible. Je me sens libre, le sourire aux lèvres je ne peux m’empêcher de rire avec ma petite-sœur. Nous avons toujours été complices, malgré tout ce que j’ai pu lui faire subir, ce que nous avons subi ensemble. « L’aéroport ! Là-bas ! » Je tourne la tête vers l’aéroport que me montre Zara, évidemment que là, nous serons sûr de quitter le pays.

[…]

« Oh mon dieu, tu as vu la tête de la femme quand on a fait un pierre feuille ciseaux ? » Ma sœur éclate de rire à bord de l’avion, et je la regarde attendrit. Je suis tellement heureux de la voir comme ça, de voir qu’elle retrouve son innocence. « Je pense que les passagers qui ne savent pas où aller sont rare. » Je hausse les épaules et m’attache bien comme il faut avant de m’enfoncer tranquillement dans mon fauteuil, les yeux clos. « C’est encore plus confortable qu’à la maison. » Je murmure. « On va où déjà ? » « San Francisco ma chère. On va aux States ! » Je lance enthousiaste. Le seul hic c’est que je ne parle que très peu anglais, pas du tout même. Mais au pire je m’en fous. C’est ça la grande aventure, non ? San Francisco, j’ai déjà entendu cette ville, mais que très rarement. Ca va nous changer, il paraît que c’est immense, mais moins grand que New York, et en bien moins froid. Là-bas, il n’y a pas de neiges je crois. Je ferme les yeux et me laisse aller au sommeil.

Je prends le sac de cours de Zara et le pose sur mon épaule, elle doit être épuisée la pauvre. Et le décalage horaire n’aide pas. J’entre ouvre la bouche, émerveillé par tous ces buildings qui s’offrent à nous, cette vie active. C’est juste, grandiose. « Ouah. T’as vu comme c’est beau ? » Elle hoche la tête avant de s’arrêter brusquement. « Euh. Tu sais où on va dormir ? » Je blêmis. Je n’en ai aucunes idées, et ce qui nous reste comme argent n’est malheureusement pas assez pour pouvoir se permettre même le plus petit des hôtels. « Absolument pas. Mais… On va trouver. » Je suis confiant, enfin j’essaie de l’être. Tout ce qui compte c’est que nous soyons loin de Vilnius, et loin de notre beau-père. Là j’avoue, que je n’ai quand même pas l’air vraiment très malin. « Il nous reste juste un peu pour pouvoir manger. Mais je trouverai un travail, c’est juré. » Zara semble perplexe, mais j’ai l’impression qu’elle me fait confiance. Je passe ma main dans son dos et l’attire vers moi. « On va s’en sortir, je te le promets. » Je murmure doucement pour la rassurer alors que nous reprenions notre marche en direction du centre-ville, bien plus loin. J’avoue qu’on est un peu partit à l’aventure, mais il en était à présent de notre sécurité. « Merci. » « De quoi ? » Je fronce les sourcils sans quitter le sol des yeux. « Merci de ne pas m’avoir laissé là-bas. » Je me mord l’intérieur des joues alors que ma vue se trouble légèrement. « Oublions tout ça, tu veux ? » Je lance faiblement. « Très bien. » Pour moi, quand j’ai pris cette décision, il était impensable de la laisser seule avec notre beau-père. Impossible.

[…]

« Ca me paraît plutôt pas si mal ici, tu en penses quoi ? » Je regarde Zara, elle semble sceptique à l’idée de dormir dans une des ruelles de la ville. « Ca pue. » Je hausse les épaules dans un soupire. « C’est que pour cette nuit, d’accord ? » Je prends son visage entre mes doigts et lui embrasse le front alors que je m’allonge sur le béton froid du trottoir. Jamais je n’ai dormi dehors, j’ai toujours réussi à me débrouiller à rentrer avant Lyarik, ou après ça dépendait. Je ferme les yeux, mais je sais pertinemment que c’est peine perdue. « Je trouverais un truc demain, promis » Je tourne la tête vers Zara, mais je crois qu’elle s’est assoupie déjà. Tendrement, je caresse ses cheveux, et reste là, à guetter la moindre personne qui s’approcherait un peu trop près de nous.

N. Saphyr Vilkas
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J'ai posté : 195 messages et j'ai : 575 dollars d'activité. Sinon, il paraît que : Mariano Di Vaio et pour finir je crédite : @Datura

N. Saphyr Vilkas
Mer 6 Mai - 13:52


❝ Bref, vie de merde.


Juillet 2009.

Adossé sur le mur d’un immeuble délabré, je regarde attentivement les gens qui passent devant moi. J’étais loin d’imaginer que je serais amené à faire un métier aussi dégradant. Plusieurs fois j’avais manqué de me faire défoncer la gueule, ou tuer parce que je faisais de l’ombre aux autres garçons dans le même cas que moi, sauf que eux le faisaient de façons conforme, mais moi non. Je suis mon propre patron, le moindre argent me revient. J’esquisse un mince sourire quand une jeune femme, légèrement plus vieille que moi sans doute, se rapproche. Elle est plutôt mignonne je dois dire, un vrai bijou, qu’est-ce qu’elle fait ici ? Seule surtout ? Je la fixe avec attention, mais elle ne démord pas et se rapproche encore. Je fronce alors les sourcils, elle marche rapidement, mais je vois bien qu’elle n’est pas prête à reculer face à moi. « Bonsoir. » Je lance-t-elle du haut de son mètre moins vingt. Je baisse les yeux sur elle. « Le cuni c’est 50$ ma belle. Après, si tu veux plus faut monter. » Je croise les bras sur mon torse, elle n’a pas vraiment l’air du même avis. « Vous me prenez pour qui ? Une cliente ? » Ah, parce qu’elle vient seulement taper la discute ? « Alors tirez-vous. J’ai du boulot, et vous m’empêchez de le faire. » D’un geste je la décale pour pouvoir passer alors qu’une voiture s’arrête. Je m’approche quand la vitre se baisse et souris à l’homme. « Elle prend combien pour la pipe la p’tite dame ? » « Elle prend rien, c’est gratuit. » L’homme sourit, et la siffle pour qu’elle se retourne. Je me relève et fixe la blondinette face à moi. « Démerdes-toi maintenant. » Un sourire, un clin d’œil, et je tourne les talons pour rentrer chez moi. Enfin chez moi, mon petit appartement miteux, complétement aux oubliettes depuis le temps. On s’est installés ici avec Zara en attendant que je puisse ramener un peu plus pour vivre. Pour l’instant, on n’est pas trop mal, je nous ai achetés de nouveaux vêtements, et de quoi manger. Puis pour les jours de pluie nous avons un toit sur la tête, ce n’est pas si mal. Je passe par la fenêtre et m’approche de ma petite-sœur. « T’as trouvé quoi ? » « Rien. Aucuns clients. Une femme m’a fait de l’ombre. » Je grimace et m’assois sur le vieux matelas moisi trouvé dans la rue quelques mois plus tôt. « J’ai vu un autre matelas. Ca nous en fera deux. On ira le chercher, ça te va ? » Ma sœur secoue la tête. Nous manquons de confort certes, mais je crois qu’on ne le vit pas si mal. Je me penche et attrape un sachet de weed pour me rouler un joint. « Tu vas la payer comment ta came ? » Je ne réponds rien, elle n’a pas à savoir. Zara est bien trop jeune pour ça. Je hausse les épaules. En réalité, j’ai un client plutôt bien placer qui me ramène tout ce dont je désire si j’accomplis la moindre de ses envies, certes parfois ce n’est pas très drôle, mais il paye bien et m’offre des petits suppléments comme ce sachet de weed, ou parfois des bonbons ou de la coke. J’avoue que sur ce point, je ne m’en sors pas si mal que ça.

Je marche rapidement dans la rue, tête baissée alors que j’essaie d’être discret. Si l’épicier se rend compte que j’ai choppé de la bouffe, il risque de m’en mettre plein la gueule, et je n’ai aucune envies de finir au poste aujourd’hui. Je me retourne pour voir si quelqu’un me suit, personnes. Ce n’était pas sans compter la personne que je pris en pleins fouet. « Putain. » Je me surprends à lâcher en Lituanien lorsque je me reportant sur la jeune femme. Encore elle ? Je m’apprête à la détourner mais elle m’arrête par le bras. « Une minute. » Je me mords la lèvre, pourquoi a-t-il fallu que je tombe sur elle ? Elle m’attire dans une petite rue sans me donner aucunes explications et se poste en face de moi. « Bien joué pour hier. » J’esquisse un sourire. « Tu faisais quoi ? Tu te prostituais ? » Qu’elle est pertinente. Je baisse les yeux en soupirant. J’ai horreur d’utiliser le mot « prostitution. » La blondinette croise les bras, et je m’appuie contre un mur, ce n’est pas que je suis pressé mais quand même. « Tu as quel âge ? » Silence radio, je ne vois pas pourquoi je lui parlerai. « Réponds-moi, t’as rien à craindre. » Je tapote sur pied sur le sol alors que je plante mon regard dans celui de la jeune femme. « Dix-neuf. » Elle hausse les sourcils, visiblement surprise. Je me mords la lèvre dans un soupire. J’ai seulement dix-neuf ans et je me retrouve à faire la prostituée pour pouvoir nourrir ma petite-sœur. « Tu vis où ? » « Nulle part. » Elle commence à m’agacer un peu avec ses questions. Je ne la lâche plus du regard à présent, la défiant presque alors qu’un sourire s’affiche légèrement sur ses lèvres magnifique. « Nulle part… J’peux t’avoir du boulot si tu veux. » Je hausse les sourcils et finis par rigoler. « Toi ? Oublies. » Je souffle en me décalant pour la contourner et sortir de la ruelle. Malheureusement elle me rattrape, perspicace en plus. « Attends. T’as l’air sérieux, et je le suis aussi. Crois-moi, la rue ce n’est pas toujours simple. Laisses moi t’aider. » Je fronce les sourcils et me défais de son emprise. J’ai bien envie de lui balancer tout à la gueule, mais je ne trouve même pas les mots, ça ne fait pas vraiment longtemps que j’habite ici, et mon vocabulaire me joue des tours. « Casses-toi. J’ai pas besoin de toi. » Je tourne à nouveau les talons, resserrant la nourriture contre moi, Zara m’attend, elle doit avoir les crocs à l’heure qu’il est. « JE PEUX FAIRE DE TOI UN MEC RICHE ! » Je m’arrête net et me retourne. Un homme riche ? Elle est sérieuse ? Et puis, pourquoi moi ? Je soupire et hausse les épaules alors qu’elle se rapproche. « T’es qui ? » « Elena Blueberry. Je suis agent à l’agence de Pub ECBG. » Je me frotte l’arrière de la tête alors que je la vois grimacer. « J’aurais pu me doucher hier, si t’avais pas été là. » J’esquisse un sourire mi taquin, mi moqueur. « Je connais pas ton agence. » Oui, je ne suis pas sur San Francisco depuis des lustres non plus. « Je te raccompagne ? » Je fronce le nez et finis par capituler, cette femme est capable de me suivre. Je l’incite alors à me suivre, et esquive les gens qui ne semblent pas faire attention à moi. Après-tout, je suis un simple Monsieur Tout le monde. « Tu viens d’où ? » « T’es flic ? » Elle fait semblant de rire pour se foutre de moi j’ai l’impression. Je ne prends même pas la peine de la regarder jusqu’à ce que l’on arrive devant mon immeuble. « Je vis ici. Tu as vu ma misère, t’es heureuse ? » Je m’agace de nouveau et lui tapote l’épaule. « Bon, merci pour tes blagues hein. A la prochaine. » « Tu vis dans cet immeuble ? Mais il est abandonné, et y’a une obligation de le raser. » Alors c’était ça l’écriteau ? Je hausse les épaules. « Je changerai dans ce cas. » Je crois qu’à sa tête, je la désespère. « Je peux partir maintenant ? » Elle hoche la tête et je tourne les talons pour rentrer dans l’immeuble. Lorsque je me retourne, elle est là aussi. « Ma carte de visite. » Je prends le papier qu’elle me tend en haussant les sourcils alors que je l’inspecte. Bon, au moins elle ne m’a pas menti sur ce point. « Passes me voir quand tu peux. » Je n’y manquerai pas. Je lui affiche un simple sourire en guise de réponse et la regarde partir comme si de rien était. Je secoue la tête et remonte pour rejoindre Zara. « C’était qui ? » « Une fille qui veut me faire bosser dans un agence… de pub je crois. » Je murmure en rangeant la carte dans ma poche. « Tiens, du pain et des tomates. J’ai pu choper que ça. » Je tends la marchandise à la jeune fille et m’assois sur le matelas pour me préparer un petit joint. J’ai presque plus rien, il faudrait que j’essaie de revoir mon client favoris.

Je regarde la grande porte vitrée sans grandes convictions. Zara m’a poussé à aller me renseigner, après-tout, si cette fille peut nous aider à avoir une vie meilleure, pourquoi ne pas essayer ? Je passe les portes de l’agence et tous les regards se tournent vers moi. Il est vrai que je ne suis pas vraiment des plus présentables pour me rendre dans un tel endroit, je dois même sentir mauvais. Et j’ai une tête à faire peur à la peur. Je tombe sur le secrétariat général et m’appuie sur le comptoir où une jeune femme me regarde par-dessus ses lunettes. « Je peux vous aider ? » Je hausse les épaules, peu convaincant. « J’aimerais voir Elena Blueberry. » Elle esquisse un bref sourire en me jaugeant de la tête aux pieds. « Au bout du couloir, à droite. » Je la remercie d’un signe de tête et traverse le couloir indiqué où je tombe sur un petit bureau. Je regarde la petite plaque où est inscrit son nom. Je frappe doucement. « Entrez. » J’ouvre alors la porte et regarde la jeune femme qui m’adresse sans doutes un de ses plus beaux sourire commerciales. « Honnêtement, je savais pas si tu allais venir. » Je me pince les lèvres et referme la porte derrière moi. Elle me fait signe de m’installer sur la chaise, et c’est donc hésitant que je me rapproche d’elle. « On aurait pu parié. » J’esquisse un bref sourire et croise les bras sur mon torse. « Mh… il va falloir te rafraichir un peu, tu sais ? » Je fronce les sourcils. « Si tu veux intégrer ECBG, il faut que tu sois au meilleur de ta forme, tu saisis ? Genre… irréprochable. Habillé comme ça, tu rentreras jamais. Et l’odeur… » Je me lève brusquement en posant mes mains sur le bureaux de la jeune femme. « Si c’est pour me juger comme ça. Je me casse. » Je me retourne pour prendre la direction de la porte, mais les talons de la demoiselle tapent rapidement sur le sol et elle se met en travers de mon chemin. « Fais-moi confiance. S’il te plait. Elle me prend la main et ouvre la porte pour m’emmener dans les vestiaires homme. « Prends une douche, je vais te chercher des fringues. » Je sais pas trop quoi dire. J’enlève alors mon tee-shirt et elle me reluque sans aucunes gênes. « Un peu trop maigre, mais ça va le faire. Puis voilà qu’elle tourne les talons en me laissant seul. Je glisse dans la douche et allume l’eau. Mon dieu ce que ça fait du bien… Je me sens bien là, la chaleur de la douche qui caresse ma peau. J’entends la porte s’ouvrir, c’est sans doute la jeune femme. Je reste tranquillement à profiter encore un peu, puis elle ouvre le rideau et me tend une serviette. « Dépêches toi quand même. » Je me cache les parties en attrapant la serviette, et commence à me frotter. « Retournes toi. » Elle rit et s’exécute. Je termine alors et noue la serviette autour de ma taille pour sortir de la douche. « J’ai réussi à te choper des vêtements. Dieu ce que tu es bien plus sexy sans crasse. » Je grimace et la contourne pour attraper mes fringues. « Y’a une bonne lumière, mets-toi là. Pas de tee-shirt. » Je me place devant un mur bleu et la regarde attentivement alors qu’elle sort son téléphone pour me filmer. J’arque un sourcil et écarte les bras. « Tu fous quoi ? » « Je te film. Maintenant, répète. Je m’appelle.. Tu t’appelles comment ? » « Saphyr. » C’est sorti tout seul. C’est le pseudo que je sortais à mes clients. « Je m’appelle Saphyr, je viens de ? » « Lituanie. » Elle me regarde et termine en m’encourageant pour répéter la phrase. « Super, maintenant tu tournes sur toi-même doucement. Faut que tu marques une pose, tu piges ? » Je m’exécute alors qu’elle film, reprenant encore et encore la prise puisque j’ai du mal. Quand ça finit par être dans la boite, elle m’autorise à regarder le résultat et me félicite ensuite. « Bon, maintenant on va aller signer quelques papiers. Je serais ton agent. Le moindre problème, la moindre connerie ou quoi. T’es un homme mort. Ca te va ? » Sympathique non ?

Mars 2012.

Les gémissements se font entendre dans le petit bureau. Mes coups de reins sont plutôt rapide mais délicats, je serre les hanches de la jeune femme entre mes doigts alors que ses ongles se plantent dans sa peau. « Ouais. Continues. » Je glisse mes lèvres de long de sa mâchoire puis viens embrassé son cou doucement. Mon cœur loupe un battement à cette proximité, ma respiration se fait haletante. Je relève les yeux rapidement sur l’heure et me stop d’un coup. « Putain, j’suis à la bourre. » Je regarde la jeune femme dans les yeux. « J’te préviens Vilkas que si c’est pas moi que tu bourres à cet instant, j’te tue. Et n’espère même plus mettre un pied à l’agence. » Au moins c’est clair comme message, non ? Je penche la tête sur le coter, parfois elle sait se faire menaçante. « Mais Elena ! » Elle pose son index sur mes lèvres avant de m’embrasser langoureusement. Sa langue caresse la mienne, et je suis bien obligé de rester encore un peu. Au moins jusqu’à l’orgasme après je détalerai aussi vite que mon ombre.

Je me gare en trombe devant mon appartement et croise Zara, elle a l’air furax. « Tu foutais quoi ? Je hausse les épaules et la regarde avec attention alors qu’elle charge les premiers cartons dans ma voiture. Je me rapproche d’elle pour lui filer un coup de main. « J’avais un rendez-vous à l’agence. » « C’est pour ça que t’as du rouge à lèvre de partout ? » Hein ? Je me regarde dans le rétroviseur et m’essuie brièvement la commissure des lèvres, ainsi que le rouge que j’ai un peu partout. C’est peine perdue puisque j’étale le maquillage au lieu de le retirer. « Bon, tant pis, files moi un coup de main. » Ma petite sœur est des plus autoritaires, je pose mes mains sur les hanches, taquin avant de monter vers mon appartement. Dans les escaliers je tombe nez à nez avec une petite brune, cartons en mains. « Salut. » Je me décale pour la laisser passer. « Salut. » Puis voilà qu’elle continue de descendre sans plus trop faire attention à moi. Je hausse les épaules et retourne à l’appartement pour récupérer deux cartons et les descendre. Arrivé devant la voiture, je les poses comme il faut, veillant à ne rien casser. « Zoey, j’te présente mon frère, Nykolas. » Je fronce les sourcils et tends la main à la jeune femme. « Saphyr ça sera parfait. » Elle esquisse à peine un sourire, et je me reporte sur ma jeune sœur, elle au moins, elle est plus bavarde. « Tu as tout ? » « Il me semble. » Au pire, ce n’est pas perdu hein ? Je tape dans mes mains pour les joindre et fini par faire le tour de la voiture. « J’vous suis. » Les filles acceptent et j’attends qu’elles démarrent pour pouvoir leur emboiter le pas. Elle a l’air toute mignonne cette petite brune, sauvage, mais mignonne.

« Je suis désolé, je ne parle pas.... bien anglais ! » Je lance à travers la musique en fixant la jolie blondinette en face de moi. Je m'appuie sur la table, me rapprochant d'elle de quelques centimètres alors qu'elle fait de même. Bon, cette approche ne semble pas trop la dérangé, et puis vu comme elle me dévore des yeux, j'ai juste toutes mes chances. « Non. Ne t'en fais pas, c'est trop craquant. Et ça te donne un coté sexy ! » J'esquisse un large sourire. Elena ne cesse de me le répéter à chaque fois que je lui parle. Elle craque complètement sur mon accent, et parfois même me saute dessus quand j'essaie de lui expliquer quelque chose. Je me mordille la lèvre alors qu'elle tend une main vers moi pour essayer d'avoir un minimum de contact. « Nykolas, j'y vais ! » Je relève les yeux vers ma soeur et hoche la tête en la regardant ensuite partir. J'ai l'habiude de finir les soirées sans elle, mais ça ne me dérange pas. Je me raidis en sentant son amie Zoey s'asseoir à coter de moi et m'appuie contre le dossier de ma chaise dans un soupire. La blondinette se lève en récupérant son verre et je la laisse partir totalement impuissant. « Je te déteste. J'avais une sacré opportunité là. » « Sa poitrine, elle était refaites de toute façon. » Je baisse les yeux sur le décolleté de la jeune femme et esquisse un mince sourire. Les siens sont réels au moins. « Tu sais… » Je me lève finalement et la contourne pour me poster face à elle, une main dans le dos, l'autre tendue vers la demoiselle. « Je suis un bon cavalier pour danser moi aussi. » Elle prend ma main et je la tire jusque sur la piste. Je l'attire contre moi sans aucunes gênes, bougeant mes hanches au rythme de la chanson. Une main dans sa nuque, l'autre sur ses hanches, j'esquisse un léger sourire auquel elle répond avant de s'éloigner pour revenir. Dos à moi, je pose mes mains sur son ventre, collant mon bassin au sien et plante mon visage dans sa nuque quelques secondes avant qu'elle se me refasse face. Elle danse plutôt très bien, et ce n'est que du bonheur. « Je vais nous chercher un verre. » Je hoche la tête et la laisse partir. La blonde revient à la charge et je reprends à danser avec elle. Elle rapproche ses lèvres de mon oreille pour murmurer. « J'ai envie de toi. » Je me mords la lèvre et lui prends la main pour l'emmener aux toilettes avec moi. Sans plus attendre, on entre dans une des cabines, et je me rues sur la jeune femme, l'embrassant à pleine bouche alors qu'elle retire son haut en rigolant. Je me raidis en entendant marteler contre la porte et pose un doigt sur la bouche de la blondinette. « VILKAS ! OUVRES CETTE PORTE ! » J'essaie de faire le moins de bruits possible, mais en vue du degré d'alcoolémie de ma partenaire, je doute que ça soit gagné d'avance. « Je te préviens je la défoncerais s’il le faut ! » Je soupire et me retourne pour ouvrir la porte. Non mais pour qui elle se prend celle-là ? « Mais t’es complètement cinglée ma parole ! » Je vois le poing de Zoey passer à coter de moi pour se planté dans le nez de la jeune femme et fronce les sourcils, non mais elle est sérieuse là ? La jeune femme part en courant, les larmes aux yeux. « Je suis pas le genre de nana qu’on plante comme ça dès qu’elle a le dos tourné ! Plus jamais tu me fais un truc pareil ! » Je lève les yeux au ciel et attrape la nuque de la jeune femme pour l'embrasser langoureusement. Quelle se taise bordel. Sans réfléchir, je rentre dans la cabine et referme la porte. Mon coeur s'emballe à cette subite proximité, et je relève sa jupe légèrement pour pouvoir y glisser ma main alors qu'elle écarte les jambes. Les mains de Zoey s'activent sur mon jeans pour l'ouvrir et je le laisse tomber à mes pieds, je glisse mes mains sur ses cuisses et la soulève pour pouvoir la pénétrer comme il se doit. Ses ongles s'enfoncent dans ma nuque et je mords ses lèvres avant envie. Ca lui apprendra à me briser mes coups.

Zara se rapproche de moi et se laisse tomber dans le canapé en posant ses jambes par dessus les miennes. « Je trouve que t'es souvent ici, toi. » Je fronce les sourcils en la regardant. « Et ça t'emmerde ? » Elle sourit et pose sa main sur mon épaule. Je me mords la lèvre et me reporte sur la télé en tirant sur mon joint. Zoey rentre dans le salon et je la suis du regard attentivement. Un petit clin d’œil et elle disparaît vers sa chambre. « Bon allé, moi j'y vais. Je dois bosser ! » Elle se relève en m'embrassant la joue. Je lui souhaite brièvement bon courage et me lève également pour m'étirer. Un geste de main et ma sœur referme la porte. « Elle est partie ? » Je regarde sa coloc avec elle large sourire, puis elle s'approche en me sautant dessus, me faisant ainsi tomber à la renverse. Ses lèvres s'écrasent sur les miennes avec envie, et mes mains glissent à l'intérieur de son jeans pour aller caresser ses fesses. C'est devenu ça notre vie un peu. Dès que Zara tourne le dos, je m'empresse de faire l'amour avec Zoey, ou seulement de passer un petit moment dans les bras l'un de l'autre. J'ai bien peur de la réaction de ma jeune sœur si jamais elle était au courant, bien qu'elle doit s'en douter.

Septembre 2012.

Je fais les cents pas dans mon appartement, attendant de pied ferme l'arrivée de Zoey. Voilà quelques jours que je ne l'ai pas vu, et de la savoir avec d'autres mecs me rend plutôt dingue. Un peu trop dingue à mon goût et je n'aime pas ça. Je regarde attentivement mon téléphone, rien. Est-ce qu'elle va vraiment venir au moins ? Je me stop quelques secondes et Le Chien se rapproche de moi, tout fou. Je me baisse pour le câliner. « Et toi alors, t'en penses quoi hein ? » Je souffle et mon téléphone sonne. C'est Elena qui me rappelle notre rendez-vous de demain, elle joint un clin d’œil à son texto qui veut tout dire. Elle espère surtout que je sois en forme demain, comme à chaque fois. Bien que ça fait un petit moment qu'on a rien fait elle et moi.
Zoey finit par rentrer dans l'appartement, comme à son habitude à présent. Le Chien l'accueil en lui tournant autour, résistant à l'envie de lui sauter dessus, comme il sait que je n'aime pas ça. Assis dans le canapé, je souris à la jeune femme, qui ne tarde pas à se mettre à mes côtés, me dérobant ma cigarette au passage. Voilà quelques temps que je réfléchis à comment lui faire part de mes sentiments. Je sais que je vais droit dans un mur, mais qui ne tente rien n'a rien, non ? « ... J’ai passé un super week-end. » Evidemment, un excellent week-end, avec ses amis garçons. Mon visage se ferme, et je détourne le regard, agacé. « Justement. A propos de ça… Il faudrait que je te parle de quelque chose. » Je murmure, d'une voix presque inaudible. « Je suis jaloux. Des autres mecs sur qui tu peux poser les yeux ou fréquenter. Je crois… que j’aimerais être le seul dans ta vie. Et que je t’aime. » Je t'aime. Il me semble que c'est la première fois que je le dis à quelqu'un d'autre que ma petite-soeur, et ça pourrait presque me faire peur, mais à ce stade, je trouve important de le dire à la jeune femme.
Un lourd silence s'impose, et je crois passer intérieurement par toutes les émotions du monde, et qui sait, par toutes les couleurs ? « Mais depuis quand ? » C'est quoi cette question complètement bidon ? C'était une mauvaise idée en fait. Je reprends ma clope, et tire dessus rapidement, comme pour essayer de combler le blanc gênant qui s'installe. « Ecoutes… Je t’apprécie vraiment. Et même ça va au-delà de ça. Je sais que je suis pas super démonstrative comme nana mais je t’assure que tu représentes beaucoup pour moi. Seulement… pas de la façon dont tu voudrais. Je suis pas faîtes pour l’amour, ce genre de trucs c’est pas pour moi et je ne suis pas amoureuse de toi. » C'est beau, elle y met les formes. [i]Débile. Débile. Débile.[/color] Je suis un gros débile. Pourquoi j'ai cru que lui avouer tout ça me soulagerait ? J'esquisse un large sourire, que je m'efforce de ne pas rendre ironique, ce serait fâcheux que ça soit le cas. « T’inquiètes. C’est pas grand-chose. » Je me penche pour écraser ma clope, avant de me retourner vers Zoey, en posant ma main sur sa taille, mes lèvres prenant possession des siennes, langoureusement. Oublions tout ça, oublions ce grand moment de solitude. C'est tout ce que je veux. « T’en fais pas d’accord ? » Je plante mon regard dans le sien, et la fait doucement basculer sur le canapé, en me mettant au-dessus d'elle. Je finis par l'embrasser bien plus franchement, tandis qu'une de mes mains passe sous son haut, pour frôler sa peau de mes doigts tremblants. « Restes dormir ici cette nuit. » Je me redresse à genoux, et lui retire son T-shirt en reluquant son buste encore couvert de son magnifique soutien-gorges rouge à dentelle. « Je sais pas Saphyr… Comment ça va se passer maintenant ? Je ne veux pas encourager quoi que ce soit. » Je retire mon haut, et reviens me coller tout contre le corps de la jeune femme, reprenant délicatement mes caresses. « On va oublier tout ça, ok ? Je ne t'ai rien dit ce soir, on va zapper cette histoire et tout sera comme avant. » Comme pour l'empêcher de répondre, je reviens l'embrasser, dans la même ardeur que le dernier baiser. Je ne veux pas que tout s'arrête, je le vivrais bien trop mal... Je descends une de mes mains sur son pantalon, et lui déboutonne pour laisser ma main s'introduire à l'intérieur.

Cher Journal,

Cette année fut éprouvante, je pense que j'aurais préféré rayer la période entre Septembre 2013, et Septembre 2014, sincèrement. Rappelons-nous de ces quelques petits points capitaux, tu veux bien ?

♦ Numéro 1. Dépôt de plainte pour coups et blessures aggravés sur mineur de sexe féminin. N'est-ce pas là une grosse blague, Journal ? J'ai essayé d'en rire, je te jure. J'ai essayé de penser que ce n'était qu'une boutade et rien d'autres, mais quand j'ai vu les barreaux se refermés sur moi, j'ai compris que rien était faux. La parole d'une adolescente contre la mienne, encourageant. Sans compter les nombreux coups, que j'ai subis lors de mon court séjour en prison.

♦ Numéro 2. Comportement des plus chaotiques. J'aurais pu mettre ça sur le coup de la prison, mais le diagnostic était tout autre chose. J'ai commencé à parler à mon subconscient, comme si quelqu'un me voulait constamment du mal. Un véritable schizophrène. Des voix ne cessaient de me murmurer de me tuer, que je ne méritais pas de vivre. Ces mêmes voix qui me murmuraient de faire du mal aux personnes que j'aimais. Il y a eu ce jour, au Golden Gates. Ce jour où Zoey n'a pas cessé de me convaincre de redescendre, qu'elle m'aiderait dans tout ça, ce jour où j'ai combattu corps et âmes les voix dans ma tête, pour au final me faire renverser lamentablement par une voiture, en ayant enfin touché la terre ferme. Ce même jour, où ma petite-amie a appris qu'une tumeur me dévorait littéralement le cerveau, et où j'ai été opérer d'urgence. Je m'en souviendrai à tout jamais, je crois.

♦ Numéro 3. Et enfin, pour terminer. Ce voyage en Australie, où j'ai prétendu tomber amoureux du pays, où j'ai quitté Zoey pour mener ma vie avec ma petite sœur, Zara. Trois longs mois, restés sur le sol Australien, à surfer parmi les vagues, sauter des falaises les unes plus hautes que les autres. Sauter en parachute, sauté à l'élastique, dépasser mes limites dans les moindres détails. Ces moments où j'ai recommencé à retoucher à la drogue, à l'alcool. Ces trous noirs, mais ce manque grandissant dans ma poitrine. Le manque de l'être aimé. Alors, je suis rentré. Ma sœur a compris la cause de mon départ, et ne m'en a jamais voulu. Bien qu'aujourd'hui, nous ne soyons plus trop en contact, elle et moi. Nous ne sommes plus aussi proches qu'à l'époque.

Nykolas-Saphyr.

Septembre 2014.

Longtemps j'avais rêvé des retrouvailles à venir avec Zoey, mon départ de l'Australie était prévu depuis un peu moins d'une semaine, et je crois que Zara n'a jamais était aussi horrifiée de me voir si mal, je crois que je ne l'avais pas été autant depuis tout petit. Je voyais souvent Zoey dans mes rêves, me réveillant quasiment tout le temps en sursaut en prononçant son nom... Ce nom... Zoey... Jamais je n'aurais pensé être aussi atteint par tant de chagrin, par tant de manque. Je crois que jamais je n'aurais pensé pouvoir lâcher mes conquêtes pour une fille, et pourtant... J'avais encore une fois tout plaquer pour revenir près d'une personne, mes choix avaient été durs, et je ne pensais pas avoir su faire le mauvais en rejoignant ma soeur. Nous n'étions plus des gamins Zara et moi, nous devions prendre part chacun de notre coté, avancer quoi qu'il arrive, et rester néanmoins soudés même avec la distance. J'avais à peine eu le temps de louer cette chambre à l'hotel que j'avais demandé à Zoey de la voir pour lui parler, j'avais besoin de la voir, de la sentir dans mes bras. J'espérai sans doutes trop de ces retrouvailles, de cette discussion.

« Bonsoir. Comment tu vas ? » Je la trouvais enfin face à moi, je souris malgré tout en me laissant faire lorsqu'elle me prit dans ses bras, je passai les miens autour de sa taille en prenant soin de placer ma tête contre la sienne. Ca me faisait un bien fou de l'avoir de nouveau contre moi. Je ferme les yeux quelques instants, heureux. Elle avait au moins la gentillesse de me demander comment j'allais. Peut-être ne m'en voulait-elle plus ? « On fait allé. Et toi ? » Je ne peux m'empêcher de sourire cette fois-ci. « C’est comment l’Australie ? » Je déglutis légèrement alors que Zoey se sépare de moi, automatiquement j'enfouis mes mains dans les poches pour la regarder quelques instants. Que répondre à cela ? L'Australie c'est le rêve mais à deux ? C'est fabuleux avec la personne qu'on aime ? Ou simplement enrichissant et superbe ? « Alors c’est quoi cette nouvelle que tu voulais m’annoncer et qui ne pouvait pas attendre demain ? » Par chance Zoey change de sujet ? Avait-elle sentit que j'étais embarrassé avec cette question ? Je souris de nouveau en haussant les épaules. J'ignorai comment lui annoncer que je revenais sur San Francisco définitivement, que je ne comptais plus partir et rester ici, près d'elle. « Eh bien... C'est pas vraiment facile à annoncer comme ça, mais je ne vais pas y aller par quatre chemins. Nous sommes adultes après tout. » Je marquai une petite pause, inspirant discrètement comme pour me donner le courage d'affronter le regard déçu qu'aurait Zoey après tout ça, après tous ces aveux. « Je vais rester... Je veux dire, je reste définitivement à San Francisco.. » « Définitivement ? » Je hochai lamentablement la tête alors qu'un silence gênant s'installe entre nous. « Pourquoi ?! » Je m'étais préparé à cette éventuelle question. Je réfléchis quelques instants à la meilleure façon de lui avouer que c'était pour elle, sans qu'elle ne le prenne mal. « J'ai été totalement con. Je n'aurais pas dû partir loin de toi, mais il a fallu ça pour que je réalise combien je t'aimais et que tu étais importante dans ma vie. C'est pour toi, que je suis de retour ici. Uniquement pour toi... » Je sens soudainement une forte douleur sur ma joue alors que ma tête dévie sèchement sur le coté. Je serre les dents pour encaisser le coup et ne pas m'énerver. Zoey avait raison après-tout. J'osai revenir vers elle et lui dire que je revenais pour elle. Je finis par baisser la tête, honteux. « Je m'en veux de t'avoir abandonné mon amour. Mais la distance n'était pas supportable. C'est pas avec Zara que je ferais mon avenir. C'est avec toi... C'est avec toi que je veux passer ma vie. Tu l'as dit toi-même; avec Zara on est grand, on doit savoir prendre des chemins différents elle et moi... »

03 Décembre 2014.

Je sentis la main de ma petite-amie serrer la mienne lorsque nous passions les portes de l'hôpital. Tendrement, je lui caressai le dos de la sienne avec le pouce avant de finalement l'attraper par la taille. Je murmurai tendrement à son oreille des mots qui se valaient réconfortants. Je n'aimais pas la laisser seule lors des examens, mais je n'en avais malheureusement pas le choix. Je la serrai contre moi, embrassant son front puis ses lèvres, comme si je n'allais plus jamais la revoir.  « Ca va aller, courage mon coeur. » Je souris brièvement et lui vole un nouveau baiser en caressant ses joues légèrement rosies par tant d'affection.  « T'es la meilleure, je t'aime. » C'est le cœur lourd que j'accepte enfin de la laisser partir alors que je m'installe dans la salle d'attente. J'étais angoissé à cause de mes aprioris de ce matin, et je l'avais trop épuisé à faire l'amour ? Et si je l'avais trop épuisé à la pousser à danser ? Je ferme les yeux quelques secondes (minutes ou heures je ne sais plus) avant de les rouvrir quand l'infirmière m'appelait.  « Monsieur Vilkas ? Suivez-moi je vous pris. » Je fronçais les sourcils et me levai enfin de mon fauteuil en un bond, inquiet? L'infirmière m'emmenait dans la salle où je trouvai Zoey, je sentis alors mon coeur battre à tout rompre tandis que je vois ma copine allongée là, seule. Que va-t-il se passer ? « J’ai pensé que votre compagnon devrait être là pour ce que j’ai à vous annoncer. » Je me rapproche instinctivement de la jeune femme pour lui prendre la main après avoir embrassé délicatement son front. « Vous êtes enceinte mademoiselle. » Et là, grand moment de solitude, fou rire de Zoey que je regarde sans broncher, sous le choc. C'était impossible. Je jette un oeil à l'infirmière alors que toutes deux parlent. « C’est impossible j’ai eu mes règles il y a à peine une semaine et je prends la pilule. » « Vous faîtes ce qu’on appelle un déni de grossesse. C’est un phénomène qui consiste à nier que l’on attend un enfant. Vous êtes en réalité enceinte depuis…  environ quatre mois je dirais même si votre ventre n’a pas grossi et que vous continuez à avoir vos menstruations. En fait… si vous voulez j’ai même devant moi sur cet écran des images de votre bébé. » Là c'est à mon tour de rire, mais Zoey me ramène très vite à la réalité en se relevant et serrant brusquement ma main. « JE NE SUIS PAS ENCEINTE PUTAIN ! » Je regarde ma petite-amie en posant ma deuxième main sur elle pour essayer de la calmer. En fait, j'ignorai comment réagir avec elle, comment les hommes devaient faire dans ce genre de situation. Quatre mois... Je me penchai légèrement alors que la femme tournait l'écran pour nous montrer les images qu'elle avait capturé du bébé. Je reste ébahis devant les photos, les sourcils froncés. « Vous voyez là ? C'est votre bébé. On distingue bien ses doigts, ses pieds et sa tête. Vous voulez savoir le sexe ? » Je souffle légèrement, j'ai l'impression de partir en arrière. Je regarde Zoey puis la femme et hoche la tête. « Je pense qu'au point où en est... » « C'est une petite fille. » J'attrape une chaise non loin et m'assois en prenant soin de garder la main de ma petite-amie dans la mienne. Je ne cessai de la caresser pour essayer de la rassurer alors qu'une vague de culpabilité montait en moi. Je souffle une nouvelle fois doucement, fermant les yeux quelques instants. Finalement, ce n'était pas une si bonne journée que ça. J'aurais été ravi de voir ce bébé à l'écran si ma chère et tendre partageait les mêmes envies que moi. Mais qu'allait devenir cet enfant ? Je relève les yeux vers l'infirmière. « Est-ce que... l'avortement est... possible à ce stade là ? » « Malheureusement non. Le délais maximum pour un avortement est de trois mois seulement... » Un coup d'oeil rapide pour voir si Zoey est encore parmi nous ou non.

[...]

L'air frais me fis un bien fou, j'étais blanc comme un linge suite à cette nouvelle. C'était trop rapide à mon goût également, et je comprenais pourquoi elle avait fuit aussi rapidement. Je me tourne pour l'apercevoir enfin et me dirige vers la femme que j'aime. Elle avait l'air complétement paumée, tout comme moi. Je lui pose doucement la veste sur ses épaules et lui embrasse rapidement tempe. J'étais dégouté de moi-même, de ne pas pouvoir la rassurer comme je le voudrais. « Comment est-ce qu’on a pu se rendre compte de rien ? » Je sortis mon paquet de cigarette et en tendis une à Zoey. Au diable les interdictions de femmes enceinte, je pense qu'elle en avait bien besoin là, et c'était pas le moment qu'elle me fasse un infarctus entre les doigts. « Je n’en veux pas. Je veux me débarrasser de cet enfant. » Je relevais brusquement les yeux vers la jeune femme, tirant sur ma cigarette à ce moment là je manquai de m'étouffer sous la gifle fictive qu'elle venait de me donner. « On peut pas se débarrasser comme ça d'un bébé. C'est pas un animal, ou une chose dont on peut se permettre ça... C'est pas comme ça que ça se passe. » Je secoue la tête, j'étais sidéré qu'elle puisse pensé ça de ce bébé, au fond c'était quand même notre enfant, nous deux réunis dans ce foetus qui allait grandir encore. « Mais je suppose que ce n’est pas ce que toi tu souhaites. » « Non. » J'avais répondu au tac au tac. Je sens que cet enfant allait nous créer bien des disputes, ça allait être difficile ces prochains mois, je le sens. « Tu connais mon avis sur les enfants et sur le fait d'être parent. Alors je ferais un mauvais père de ne pas essayer de te convaincre au moins une fois de le garder. Après tout, c'est une partie de nous deux, de notre amour. » J'essaye de sourire malgré le dramatisme de la situation. Je jetai un oeil autour de moi avant de me reporter à nouveau sur ma petite-amie, je n'osai même plus poser la main sur elle, j'avais peur qu'elle me remballe. Je passe rapidement ma main sur mon visage puis dans mes cheveux en soupirant, je me mordis la lèvre légèrement de culpabilité. « Je suis désolé... J'aurais dû prendre plus de précautions. Je te jure de racheter des boites de capotes, que tu le veuilles ou non. » « Tu connais mon avis aussi ! On pourrait réfléchir à une adoption... Ce que j'ai dans mon ventre ce n'est pas le fruit de notre amour pour moi sinon il ne se serait pas caché comme ça pendant quatre mois, il ne nous ferait pas autant de mal en cet instant ! » Je fouille dans ma poche pour sortir les clefs de la voiture, et tend la main à la jeune femme en face de moi. « Allé. Viens, on rentre à la maison... Je pense que t'as besoin d'un peu de repos là... » J'étais inquiet pour l'état de santé de Zoey. Je baisse légèrement les yeux en commençant à avancer vers la voiture. Je marchai sans vraiment faire attention, repensant aux paroles de l'infirmière qui nous annonçait fièrement la grossesse de ma copine. « Attends une seconde. » Je regarde la jeune femme qui se poste en face de moi, me serrant contre elle. « Les prochains mois ne vont pas être faciles à vivre que ce soit pour toi ou pour moi. Mais quoi qu’il arrive, quelle que soit la décision qu’on prendra, je t’aime Saphyr et je veux qu’on continue à être aussi soudés qu’on l’est d’habitude. Dans ce bureau tout à l’heure, je t’ai senti complètement ailleurs. Je comprends que c’est parce que t’étais probablement sous le choc, je ne t’en veux pas. Mais à l’avenir je vais avoir besoin de toi et de tout le soutien que tu seras capable de m’apporter. Encore plus que d’habitude. Ne me laisses surtout pas tomber en cours de route parce que je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. »

24 Décembre 2014.

J'adorai voir Zoey aussi heureuse en un tel jour, si insouciante. Finalement, j'aurais aimé que ça soit Noël tous les jours, c'était tellement plaisant de la voir ainsi.. Je me surpris à sourire alors que je regardai ses moindres fais et gestes, elle me tendit la photo et je la regardai à mon tour, même au réveil la jeune femme restait magnifique à mes yeux. « Tiens. A ajouter à ta collection. » En effet, j'avais un album presque complet des photos que j'avais fait de ma petite-amie durant cette dernière année, on la voyait rire, parfois une larme perlait le long de ses joues, ce qui m'avait valu beaucoup d'insultes ce jour-là d'ailleurs. Je me penchai vers elle et la remerciait d'un baiser avant de sortir cet album pour ranger la photo.

« Si ça ne tenait qu'à moi, je serais déjà en train de te faire l'amour. » « Ah oui? Alors je devrais te faire des cadeaux plus souvent ! » Je ris tendrement à ses paroles et tendis le bras pour lui caresser la joue. J'aimais tellement Zoey, je l'aimais d'un amour inconditionnel. Elle était mon tout, ma moitié, mon alter-égo, mon âme-sœur. Je suis sûr qu'après elle jamais je ne pourrais retomber amoureux, je n'en aurais même pas la force ni l'envie. « En réalité j’ai une autre petite chose pour toi encore. » Je haussai un sourcil à ses paroles. Je ne voulais pas qu'elle me couvre de cadeaux, un c'était déjà trop à mes yeux. Mais pourtant je la laissai faire avec attention, observant sa main sur la mienne, puis ses lèvres. Qu'allait-elle me dire ? Elle comptait me sortir le grand jeu ou comment ça se passe ? « Une petite fille va venir au monde dans un peu plus de quatre mois. Et je suis fatiguée de toute cette rancœur, de toute cette colère que j’ai en moi. » Je sentis mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine, devenant légèrement pâle. Avait-elle prit complétement sa décision ? Je secouai la tête légèrement et un sourire traversait mon visage alors que je sentis son petit ventre rebondis sous mes doigts. Je relevai alors les yeux vers elle, ne pouvant retirer cet air complétement débile du visage. « Je ne peux pas t’interdire de lui donner un peu d’amour et d’être présent pour ce bébé qui sera peut-être le tien un jour. » Je sentis les larmes me monter aux yeux, Zoey me redonnait totalement espoir. Sans réfléchir je la pris contre moi et l'embrassai tendrement, caressant son petit ventre en douceur, il m'avait tellement manqué. Je me reculai quelques secondes de son joli minois, lui caressant cette fois-ci la joue. « Ca, c'est le plus beau cadeau de Noël qu'un homme puisse avoir. » Je souris, ce que je ressentais en cet instant était tout simplement indescriptible. Je pouvais enfin avoir un premier contact avec notre bébé, depuis l'annonce de la grossesse quelques semaines avant, Zoey m'interdisait de toucher son ventre, ce que je respectai même durant nos ébats.

Vendredi 17 Avril 2015.

« Qu’est-ce que tu foutais bordel !? » Super accueil, mais je n'en tiens pas compte, me ruant sur ma petite amie. « Oh mon coeur. Pardonnes moi. J'aurais dû rester là. Respires. Tout va bien se passer... » Je passe tendrement une de mes mains dans ses cheveux, l'autre prenant une des siennes. Je détestai voir Zoey comme ça, souffrir ainsi, mais là c'était pour la bonne cause. « C’était horrible sans toi. Ne me laisse pas s’il te plaît. » Je secoue la tête et pose tendrement mon front contre le sien, fermant les yeux quelques secondes avant de me redresser. « On l'a fait à deux. Alors on va la faire sortir à deux. » Je suis tellement déterminé que me ferais presque peur. « J’ai littéralement l’impression qu’on me déchire l’utérus ! » Je fronce les sourcils, je crois que je ne préfère même pas imaginer cette sensation. Et je jure solennellement de ne pas me pencher pour vérifié ce qu'il se passe à l'intérieur de l'utérus de ma petite-amie. « T’as pas intérêt à tomber dans les pommes je te préviens. » Je hoche rapidement la tête, je vais tenir, je me dois de tenir ! « C’est le moment ! » C'est ce moment là où il faut être fort, et à cent pourcent avec elle, la soutenir, l'aider, la poussé ! J'entre-ouvre la bouche en sentant la pression que fait Zoey sur ma main mais ne bronche pas pour autant, l'encourageant à pousser plus fort. Je voyais pourtant qu'elle commençait à être à bout de forces, à tout les coups elle devait être en train de faire de l'exercice quand le travail à commencer. « Allé mon ange. Courage. Vas y pousse ma puce. Pousse ! » Je ne la quitte pas des yeux, accompagnant le moindre de ses mouvements. Je suis si fier d'elle, je la trouve tellement courageuse allongée là, sur cette table de travail plutôt glauque. Je relève rapidement les yeux vers les infirmiers à la sage-femme, tout le monde se concentre autour du vagin de Zoey, seule une s'occupe de la jeune femme, essuyant son front de temps en temps alors qu'elle transpire à grosses gouttes. Le temps défile à une vitesse impressionnante, et je comprend aux regards du personnel soignant que ça commence à sentir mauvais. Je me tourne vers Zoey qui me regarde et lui sourit pour la rassuré. « Je vais pas y arriver, s’il te plaît fais quelque chose. Fais les sortir toi ! » Je secoue la tête en reprenant mes caresses sur ses joues puis le haut de son crâne. « Tu vas y arrivé mon coeur. T'es la plus forte, ok ? Tu peux le faire. Penses à nous, à Emily. » Je murmure en me rapprochant de son oreille pour qu'elle seule ne puisse m'entendre. Je ne veux pas la perdre, et elle commence à mettre trop de temps pour pousser. « La tête est sortie, encore un petit effort. » Je ne lâche de nouveau plus Zoey des yeux, l'encourageant une dernière fois alors que je la vois inspiré profondément. « Vas y ! » Et elle pousse, encore et encore. Je desserre les dents en entendant les premiers cris de notre fille et ne peux contenir mes émotions. Je me penche de nouveau sur ma petite-amie, tout sourire, les yeux larmoyants bien que certaines s'échappent alors que je les essuie rapidement. « Tu as réussi mon coeur. Elle est magnifique. » Je lâche, heureux en embrassant tendrement son front pour ensuite relevé la tête vers notre petite fille. « J’ai pas réussi. On a réussi. » Pour une fois, je ne dis rien. Ce n'est pas le moment de contredire la nouvelle maman ! L'infirmière l'essuie un peu avant de la posé sur le ventre de Zoey et je penche la tête sur le coté pour la regarder attentivement. Elle est toute petite, et pourtant elle a déjà tellement de voix. « Ca crie toujours comme ça ? » Je demande en fixant l'infirmière. « Oh non ! Rassurez-vous ! Dès demain, elle aura beaucoup plus de voix. » Hein ? De quoi ? Ah non, je refuse qu'elle crie encore plus fort que ça ! Je suis pas prêt. Je jette un coup d'oeil à Zoey qui semble, elle aussi émerveillée par le bébé et souris de nouveau. Nous étions là, tous les trois enfin réunit. Ma famille. « On est parents. Je t’aime tellement. » Je me pince les lèvres en entendant la jeune femme, je crois que j'ai encore du mal à réaliser, mais oui, nous sommes parents. « Je t'aime aussi. » Je regarde la plus belle maman du monde avec un large sourire et embrasse ses lèvres d'un doux baiser avant qu'ils nous enlève notre bébé. Je fronce les sourcils et relève la tête pour essayer de les voir faire. Apparemment, et aux vus des protestations du bébé, ils sont en train de la lavés, et lui faire tous les examens nécessaires. « Vous savez déjà quel prénom vous allez donner à ce petit ange ? » « Emily. Emily Alexys Vilkas. » Emily, notre petite princesse, notre nous. Mon sourire ne me quitte plus à présent, je me sens comblé. Tendrement je lâche la main de la femme que j'aime pour la poser sur sa joue et l'embrasser à nouveau.

Maman Beckett, check. Papa Beckett, check. Parrain, check. Penny, Check. Loucian, check. Messagerie de Zara, check. Contemplation du téléphone au nom de Maman, check. Loki, check. Le Vilkas, check. « Allô ? Marraine ? Ta filleul est en bonne santé, elle pèse 2,750kg, c'est une petite crevette. Elle a de la vocalise, je pense qu'elle fera une excellente chanteuse d'opéra. » Elena, check. Je fixe attentivement mon téléphone en regardant si je n'ai oublié personnes, mais pas à ma connaissance, au pire, ils seront bien assez vite au courant, puisqu'une fabuleuse photo d'Emily traine déjà sur Facebook, à peine est-elle née. Je regarde une infirmière et lui adresse un bref signe de main avant de retourné dans la chambre, où se retrouve la femme de ma vie, complétement gaga en train de caresser les cheveux de notre fille. « Tiens le voilà qui arrive justement. Coucou papa. » Je me mord la lèvre pour ne pas rire, et souris bêtement. « Coucou mes amours ! » Je lance en me rapprochant du berceau pour caresser doucement la petite main toute fragile d'Emily. « Ca y est ? Tout le monde est au courant ? » Je hoche la tête en récupérant mon appareil photo pour commencer à faire la mise au point sur le bébé. « Je parie que ma mère a fondu en larmes. » Je relève les yeux vers Zoey dans un petit rire. Elle a tout juste. « Et figures-toi que même ton père a versé sa petite larme ! Je l'ai entendu reniflé ! Peut-être même Elena, je crois. » Je me rapproche du lit de la jeune femme pour lui voler un baiser avant de récupéré le doudou qui traîne dans mon sac, et le donner à la petite avant de commencer à prendre des photos. « Oulà, il te plait ce doudou, hein ? » Moi, Saphyr Vilkas, papa gâteau, et je vous emmerde. Bon, certes, je crois qu'Emily en a en fait un peu rien à faire de son doudou, mais ça viendra avec le temps. « Elle est magnifique.. » Et c'est peut dire, je trouve. Moi qui avais peur qu'elle fasse partie des bébés moches de San Francisco, je suis plutôt soulagé, et ravi de voir que ce n'est pas le cas. « Le plus beau bébé que j’ai jamais vu. Et j’avais raison. Regarde la sourire. On dirait toi. » Zoey m'enlève l'appareil des mains, et je suis bien contraint de laissé tomber. Et puis, c'est déjà pas mal de photos donc ça devrait allé. Je me préserve pour plus tard, et demain, et après-demain, et pour les dix-huit prochaines années à venir. Tendrement, je glisse mes mains sous son petit corps pour la soulever. Tout ça est nouveau pour moi, et je crois que je crains le moindre spasme ou autre qui pourrait lui coûter la vie tellement elle paraît si fragile. Elle est si belle, là dans son petit pyjama, et avec sa sucette qui prend la moitié de son visage ! Doucement, et peu rassuré, je m'assois sur le lit pour au final m'allonger aux cotés de maman. Je ne quitte pas ma fille des yeux qui ouvre enfin les siens et souris en apercevant cette magnifique paire de yeux bleus. « Et regardes moi ces yeux... » Bon, je crois qu'il va falloir renégocier l'autorisation de sortie, et la reporter encore à quelques années. Egalement prévenir Lucas Reeves qu'il ne touchera pas à ma fille avant ses trente ans. « Elle est toute petite... » J'avoue que j'aurais du mal à m'y faire à ça. Je crois bien que j'ai dû le répété une bonne dizaine de fois déjà. « Tu t’en sors très bien mon ange. » Je tourne la tête vers la femme de ma vie, et lui souris tendrement avant de l'embrasser, veillant à ne pas faire basculer le bébé. Tout va être différent, toute notre vie va prendre une tournure différente à présent. Je m'écarte un peu de la jeune femme en me pinçant les lèvres. Finalement, je prend enfin mon courage à deux mains et la bouge un peu de position, glissant mon bras entier sous son corps pour la maintenir, alors que ma main à présent libre vient se portée vers son visage, déposant un doigt dans le creux de la tétine en douceur, les autres caressant sa petite joue rosie. « Je suis si fier de toi, mon cœur. Tu as été parfaite. » Lentement je berce Emily qui semble se rendormir. Bah oui, ça a été fatiguant aussi pour elle de crier. « Tu as été tout aussi merveilleux tu sais ? Et très courageux. Je suis désolée de t’avoir crié dessus. » Je secoue la tête, je n'ai pas été aussi merveilleux qu'elle ne le prétend, et je le sais. « Non. J'ai été en retard. J'ai même pas été capable d'être là pour la péridurale. Et ni-même pour t'emmener à l'hôpital. Si j'avais été là, cinq minutes en retard, t'aurais poussé seule. » Et je m'en serais entièrement voulu de louper ainsi la naissance de notre premier enfant. « Vous êtes ce que j’ai de plus cher au monde. Je n’ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie. » Ca, je crois que c'est la révélation la plus magnifique. Zoey Beckett, annonce être heureuse à la suite d'un accouchement. Je me reporte à nouveau sur la jeune femme, me mordant une nouvelle fois la lèvre. Je ne pensais pas qu'un jour nous puissions en arrivés là, et pourtant. Nous sommes parents à présent, depuis un peu plus d'une heure je crois. « Notre petite famille, à nous. Les deux femmes de ma vie. » Je lâche en murmurant. Doucement, j'enlève ma main du visage du bébé afin de passer mon bras autour des épaules de Zoey et la serrer contre moi. Qu'est-ce que je peux demander de plus ? Il n'y a rien. Nous étions simplement là, tous les deux, à profiter des premiers instants d'existence de notre petite Emily. « Tu fais de moi un homme comblé, Zoey. Et toi, ma princesse, un papa plus que comblé. » Bah ouais, maintenant faut pas oublié la petite !

19 - 20 Avril 2015.

Emily, Alexys Vilkas
Née le 17/04/2015
Décédée le 20/04/2015.

Cher journal,
Je ne sais même pas quoi écrire en fait..


Emily, Ma princesse,

Je suis tellement désolé de ne pas avoir pu te protégé comme je l'aurais souhaité, de ne pas avoir vu que quelque chose clochait, que tu souffrais pendant ces trois jours. J'espère qu'un jour tu me pardonneras, mon bébé. Je ne vais pas te lâcher, je peux te le juré, tu seras toujours dans mon coeur, quoi qu'il arrive, quoi qu'il advienne. Tu m'as offert le bonheur d'être père quelques heures, quelques jours. Je t'aime d'un amour inconditionnel ma beauté. Je ne pensais pas qu'il était possible d'aimé aussi fort en aussi peu de temps.

Je revois ton joli sourire et tes beaux yeux bleus mon amour, je suis tellement fier de toi, tu as été forte. Et je suis sûr que tu as essayé de te battre comme tu le pouvais dans ton petit corps. Il n'avait pas le droit de t'enlever la vie aussi rapidement, sans même se préoccupé de quoi que ça soit. D'accord il n'était pas forcément au courant de ta venue, et nous non plus. Mais est-ce une raison de mal soigné un patient ? Tu es d'accord que non. J'espère en tout cas, ma princesse. Que tu veilleras sur nous, là où tu es. Je ne crois pas en Dieu, je ne crois pas aux anges, mais je crois en toi, Ma Fille.

Je te promet de t'écrire continuellement, je te promet de ne jamais t'oublier. Et je te promet d'essayé d'avancer quand je me sentirais prêt. Je te promet aussi de veiller sur maman, tu sais, elle t'aime très fort elle aussi... Il faut que je prépare tes obsèques mon coeur, je te mettrais la jolie robe de Marraine, avec son joli bandeau. Si tu veux, je te donnerai aussi ton doudou, comme ça tu l'auras près de toi si jamais tu es effrayée.




Je t'aime plus que ma propre vie,
Papa.

N. Saphyr Vilkas
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N. Saphyr Vilkas
Mer 6 Mai - 13:52


❝ Bref, vie de merde.


23 Avril 2015.

Emily,

Je suis désolé de ne pas t'avoir écrit hier et avant-hier mais je n'avais pas vraiment le coeur. J'ai essayé d'aller te chercher à l'hôpital mais ils n'ont pas voulu que je te ramène à la maison. Maman n'était pas d'accord non plus pour que je te ramène, elle me disait qu'on ne pouvait pas te garder près de nous, même si je sais qu'au fond elle aurait aimé que tu sois là.

Hier nous t'avons dit au revoir pour la toute dernière fois. Nous t'avons dit au revoir pour de bon. Papi et mamie étaient là pour soutenir maman, et tata Zara aussi, elle est revenue pour toi. Ca m'a fait un choc de la voir venir au cimetière, je ne pensais pas qu'elle avait reçu mes messages ! Elle m'a promit de resté et de ne plus partir loin de moi, elle m'a dit qu'elle était désolée pour tout, et qu'elle aurait tellement aimé te serrer dans ses bras. Hier, j'ai aussi comprit que je n'aurais jamais pu te réveiller, que tu ne serais jamais revenue à toi. J'ai comprit que depuis lundi, je me voilais la face, que je n'arrivai pas à accepter ta mort. Mais je ne l'accepte toujours pas. Bien sûr, je n'ai à présent plus d'espoirs, mais je sais que je pourrais toujours venir te voir. D'ailleurs, je viendrai tout les jours pour te parler un peu. J'espère que ton doudou veille sur toi ? Si tu as peur, tu n'as qu'à le serrer très fort dans tes bras, et tes peurs s'en iront.

J'espère que tu ne t'ennuies pas trop, là haut. Et que tout le monde est gentil avec toi. Est-ce que tu as des ailes ? Non, c'est une question idiote, bien sûr que tu en as, c'est elles qui t'ont aidés à t'envoler. Je suis désolé si je peux paraître égoïste, Emily, mais j'aurais préféré que tu n'en aies pas pour resté avec nous. Dors-tu dans des nuages ? Comment c'est là-haut ? J'aimerais savoir. J'espère que des fois, tu prendras le temps de penser à nous, et que tu viendras nous rendre visite. Si jamais l'envie t'en prend, ou que tu n'es pas bien, tu pourras venir te serrer dans mes bras. Certes, je ne suis pas sûr de sentir quoi que ça soit, mais tu auras au moins cette satisfaction, tu n'es pas toute seule mon bel amour, Papa est là.

J'aurais tellement aimé pouvoir te serrer encore et encore contre moi, mon bébé. Mais malheureusement, je ne pourrais jamais venir te border et t'embrasser avant que tu ne t'endormes. Je ne pourrais jamais plus de te lire d'histoires, te chanter des comptines. Et ça me rend malade de me dire que je ne t'entendrais jamais dire tes premiers mots, ton premier "papa" ou ton premier "maman". Je ne pourrais pas non plus te soutenir quand tu feras des premiers pas, et être à ton bras le jour de ton mariage. Tu aurais dû avoir une semaine aujourd'hui. Une semaine que j'ai vu ton joli visage, que j'ai vu tes jolis yeux. Ca passe tellement vite, mais pourtant j'ai l'impression que chaque jours est un nouveau combat. Pourquoi ne t'es-tu pas montrée plus tôt ? Peut-être que ça aurait tout changé. Peut-être que le dentiste aurait mieux soigné maman si on avait su que tu étais avec nous. Pleins de questions auxquelles je n'aurais jamais de réponses. J'en ai tellement marre de tout ça, on était enfin heureux mais tout a basculé une nouvelle fois. Sommes-nous destinés à souffrir continuellement ? Maman aimerait que j'avance, que je relève la tête mais je n'y arrive pas. C'est trop tôt, et bien trop douloureux. Ce n'est pas ça la suite logique, ça aurait dû être toi qui aurais dû nous enterrés, et pas l'inverse. Tant d'injustices.

Je vais te laissé ma puce, je viendrais te voir tout à l'heure pour déposer la lettre sur ta tombe, et je resterai près de toi quelques heures. Tu es d'accord ? Je t'aime tellement ma fille, je t'embrasse très fort !


Papa.



Novembre 2015.

Welcome to Los Angeles ! Je n'en reviens toujours pas quand je circule entre les grattes-ciels démesurés. Bien sûr, ça ne change pas de New York, le peu de fois où je m'y suis rendu, mais les deux villes sont totalement différentes. Ici, on sent que c'est la ville des stars, là où se passe tout les tournages de films, et j'en passe. C'est totalement différent de San Francisco, beaucoup plus... grandiose. Déjà, j'ai apprit que pour aller d'un bout à l'autre de cette ville immensément grande, il fallait mettre facilement une heure et demi de route. Incroyable ! Je crois que j'ai finalement réussi à trouver MA ville. Et puis... avouons-le, la Californie c'est pas mal, il ne fait pas trop froid, et je doute que nous verrons la neige par-ici ! C'est parfait !

San Francisco, c'est un peu ma ville de prédilection. C'est là-bas que j'ai choisi de renaître, c'est là-bas que je me suis construit avec ma petite soeur, et c'est là-bas que résident tout mes souvenirs, aussi bons que mauvais. Alors oui, quitté cette ville a pour moi été difficile. Ca a été le coup de massue pour tourner la page définitivement sur ce qui me rattachait là-bas. Alors oui, c'est vrai que j'aurais pu quitté la ville en Août, et essayer de reconstruire ma relation avec Zoey, lorsqu'elle est partie pour Los Angeles, mais pour moi, c'était impensable. Non pas à cause d'elle hein, qu'on se le dise. Mais trop de choses me rattachait à San Francisco, ma première excuse fut Le Vilkas, la brasserie que j'avais ouvert un an plus tôt, je ne pouvais pas tout plaquer du jour au lendemain. Bien sûr que certains de mes employés avaient le caractère pour être dirigeant de l'établissement à ma place, et je pouvais leur confié la brasserie les yeux fermés... Et c'est ce que j'aurais fait, s'il n'y avait pas eu la tombe d'Emily au milieu... Ah ça... Laisser ma fille seule dans cette grande ville, c'est hors de question. Beaucoup n'ont cessés de me ramener à la dure réalité de la chose, mais j'ai préféré rester dans mes idées, et une routine s'est installée.

Et nous voici au mois de Novembre, à Los Angeles. Qui l'aurait cru ? Savoir Zoey aussi loin de moi était atroce, et invivable. Plusieurs fois, j'eus envie de l'appeler, de la supplier de revenir, mais je savais qu'elle était en train de poursuivre sa vie, de l'autre coté de la Californie. Elle poursuivait son rêve, et c'était tant mieux pour elle, c'est ça qui me freinais à l'idée de la contacter. Alors... je me suis dit "Pourquoi pas ?", et puis Elena vit là-bas elle aussi, ça serait une bonne idée de quitter la ville. C'est pourquoi je suis ici, dans cette salle de théâtre, assis au premier rang. Mon ex petite-amie ignore que je suis là, seule ma meilleure amie est au courant. C'est donc tout sourire, que j'observe la jeune femme durant la pièce de théâtre, plus fier que jamais. D'ailleurs, à la voir dans sa tenue de nonne, je ne peux résister à l'envie de la photographié discrètement. Ca pourrait servir pour la faire parler si jamais. Oui, je peux être vicieux parfois... Mais elle ne se gênerait pas pour faire la même chose d'accord ?!

La pièce se termine enfin, et je rejoins rapidement la jeune femme sur le coté de la scène, où elle m'indique quel chemin prendre pour rejoindre les loges. Quoi de mieux que de passer en backstage ? Je suis ses indications à la lettre, où je croise quelques regards curieux des acteurs passés sur la scène quelques minutes plus tôt. Dont un particulièrement insistant. « Tu veux ma photo ? » Je crache en jetant un regard noir. « Alors comme ça t'es le mec de Zoey ? » Il se rapproche de moi et esquisse un sourire provoquant. « Ouais, et si tu m'laisses pas passer, j'te fais avaler tes dents, t'as comprit ? » Oui... Je suis toujours aussi violent que ça soit verbalement, ou physiquement. J'ai grandi comme ça, à la dure, alors c'est plus fort que moi.

Il se décale, et d'un brave coup d'épaule, je passe pour poursuivre mon chemin. Arrivé devant la porte de la loge, je frappe à la porte, et esquisse un large sourire en découvrant ma petite nonne préférée. Si un jour on m'aurait dit que je craquerai pour une religieuse... « Eh. Tu vas bien ? T'as été merveilleuse, vraiment.  Bon... Le costume de nonne te correspond pas, mais quand on voit le fin mot de l'histoire... C'est pas si mal au fond. » Je rentre dans la loge, tout sourire. Rapidement, je jette un coup d'oeil à la pièce, pour ensuite me reporter sur Zoey. « Ca te change d'Antigone. » Je m'en souviens comme si c'était hier. D'ailleurs, à son regard, je remarque bien que ça la touche, et je me rapproche d'elle. « Eh bien oui, c’est un peu ça ma vie. T’as la chance de découvrir là mon QG. J’y passe pas mal de temps. La pièce marche plutôt pas mal alors on en est à quatre représentations par semaine. Je bosse presque tous les soirs, on a commencé il y a un peu moins d'un mois. Avant ça on a répété tous les jours mais tu me connais, ça ne me dérange pas de travailler comme une dingue. Et puis ça m’occupe l’esprit. » Mon dieu, ses paroles défilent à une vitesse ! « Merci… pour tes compliments. C’est important pour moi d’avoir ton avis, j’espère que tu as passé un bon moment. J’étais la première étonnée à l’idée de jouer une religieuse tu sais ? Mais au fond si ça ne me correspond pas et que j’ai su rester crédible alors je me dis que j’ai bien joué mon rôle. »

Zoey qui d'ordinaire est peu bavarde, là j'admets qu'elle me laisse sans voix. Doucement, je tends le bras pour la prendre contre moi, et ferme les yeux, à cette proximité. Ca fait du bien de la retrouver, je crois que dans l'avion, je me suis imaginé moult scénarios de retrouvailles, notamment un où je l'embrasse à pleine bouche, et lui fait l'amour sauvagement, mais ça... c'est une idée secondaire rien de plus.

« Tu m’as beaucoup manqué. » Je souris en l'entendant. « Toi aussi, si fort. » « Il faut que je me change. Tu peux détacher ma robe s’il te plait ? » Elle se détache de moi pour se retournée, et dégage sa nuque. Je me sens rougir alors que mes doigts resserrent sa fermeture éclair pour la baisser lentement, une main posée sur sa taille délicatement. Instinctivement, je me penche vers sa nuque, frôlant sa peau de mes lèvres, avant de me reprendre en me raclant la gorge. « Et toi alors ? Comment tu vas ? Tu es à Los Angeles pour un shooting ? Je t’avoue que je ne m’attendais vraiment pas à te voir ici. » Je me détourne sur la vue qui s'offre à moi, presque gêné, même si je connais la moindre parcelle de son corps. « Ca va... » Je murmure simplement, encore troublé par le corps de la jeune femme. « Je... Non. Je ne suis pas là pour un shooting, Zoey. Je... Je viens d'emménager pour tout te dire... » Ca, c'est fait ! Je relève les yeux sur la jeune femme, scrutant la moindre réaction chez elle. « Je ne pouvais pas vraiment imaginer ma vie sans toi, et je trouvais que venir vivre ici était sans doutes la meilleure chose à faire... Tu me manquais trop là-bas... Plusieurs fois, je voulais t'appeler pour te supplier de revenir. C'était égoïste de ma part. Alors je n'ai rien fait... Alors... Me voilà à L.A. » Je joue nerveusement avec les pans de ma veste, et jongle d'un pied à l'autre, sans la quitter des yeux à présent. Je ne sais pas si je dois avoir honte, ou non. Mais lui avoir dit ça, me fait un bien fou. « Il m'a fallut pas mal de temps pour le réaliser... Au fond, j'espérai encore qu'Emily revienne parmi nous... » Emily, notre sujet tabou. « Elle me manque terriblement à moi aussi. Je sais que je n’ai pas souvent été la voir, c’était au-dessus de mes forces mais je pense à elle chaque jour moi aussi. Tu aurais dû m’appeler. Tu aurais su que moi aussi j’ai eu beaucoup de mal à vivre sans toi… Je te l’ai dit quand je suis partie de San Fransisco et je te le redis aujourd’hui… On a vécu quelque chose de terrible et on était  trop brisés pour se soutenir l’un l’autre à l’époque mais je serais là pour toi. Je suis sûre qu’on peut prendre un nouveau départ ici. Ensemble. »

11 Janvier 2017.


« LAISSES MOI SORTIR !!! LAISSEZ MOI SORTIR LA !!! » Je hurle dans l'appartement d'Elena en me jetant littéralement contre la porte d'entrée à plusieurs reprises. Evidemment, il a fallut que mademoiselle et ses peurs installent une porte blindée. Ca fait deux jours, ou peut-être trois je ne sais plus, que je suis enfermé ici, tel un chien en cage. Depuis quelques jours, je vois ma meilleure amie venir pour repartir, en veillant à bien fermer à clef derrière elle, tout comme les fenêtres. J'ai besoin d'air, j'ai besoin sortir prendre l'air frais...

Comment est-ce que j'en suis arrivé là ? C'est simple... Un soir, bien trop défoncé pour comprendre quoi que ça soit, et être réellement maître de mes actes, je me suis rendu chez Elena, lui demandant de l'aide. DE L'AIDE ! Moi. Saphyr Vilkas, demander de l'aide... Je sais bien que la drogue est littéralement en train de me détruire, comme elle détruit d'ailleurs mes relations sociales, et donc atteint personnellement mon entourage. Je dois être sevré, c'est un genre de cure de désintox à la façon Blueberry, sans contacts avec le monde extérieur, si ce n'est depuis l'autre soir avec mon portable, mais sinon, pas de contacts physique. Je n'ai même pas mon chien avec moi, seule la jeune femme vient de temps en temps le soir, pour essayer de voir comment je vais, et au fur et à mesure, mon état se dégrade au fil des heures tant le manque devient important.

Ca fait des années que je me shoot tout les jours, je me suis calmé lors de ma mise en couple avec Zoey, mais à la mort de ma fille, j'ai tout reprit, et deux fois plus. C'était pour oublier la douleur constante, c'était comme un moyen de me sentir vivant, alors qu'avouons le... Je suis mort en même temps qu'elle. J'ai essayé de me donner une raison de vivre en revenant avec Zoey, mais je crois que c'était bien trop tôt... Alors, ouais... J'ai complètement vrillé, et j'ai quitté Zoey. J'ai toujours agit sur un coup de tête, et avec le recul, c'était un brave coup de tête. Mais soyons clairs, je n'ai jamais eu le droit au bonheur, je détruis tout sur mon passage, alors autant rester seul, n'est-ce pas ? Je suis condamné à vivre comme ça, depuis ma naissance. Dès qu'une once de bonheur arrive, Dieu se charge de me le reprendre bien vite.
J'avais réussi à me faire un petit réseau d'amis sur Los Angeles depuis mon arrivée, et même avant, je ne sais plus. Toujours est-il que je me suis trouvé sans doutes les deux meilleurs potes de la ville, Andrea mon Frenchy, et mon beau Dimitri... Les trois mousquetaires, les Backstreet Boys, ou encore les 2b3, c'est à votre bon sens !

Je tourne en rond dans l'appartement, les yeux rouges, injectés de sang par le manque de drogues dans mon organisme, les joues creusées, et l'intérieur qui me brûle à force de me mâchouiller la peau. Je ne cesse de me rappeler les mots durs de mon meilleur ami, ses mots blessants et détruisant. Alors, il pense sincèrement que je me suis amusé à le prendre pour un con ? J'attrape une chaise et l'envoie volé de toutes mes forces dans un cri déchirant.
Je devrais mourir, je devrais juste mourir bordel. Pourquoi je m'accroche encore à ce semblant d'existence ? Je ne suis rien sans eux, je ne suis rien sans ma fille... Il ne me faut pas longtemps pour retourner complètement l'appartement de ma meilleure amie, soulevant les coussins, envoyant volés des objets sur mon chemin qu'ils soient fragiles ou non. Les placards sont pleins de nourriture, et je pars dans la salle de bain à la recherche d'une quelconque pharmacie.

« Allez... Vous vous cachez où ? » Je murmure, la mâchoire serrée. Les larmes me montent aux yeux, je crois que j'ai envie de tout briser, et de me briser moi-même.

Il ne me faut quelques minutes pour me retrouver dans le dressing de la jeune femme, et j'attire toutes ses affaires au sol, en cherchant la moindre petite boite de médicaments cachée, et... BINGO ! Ses anti-dépresseurs. Je prends les deux boites, et vais me poser sur le lit, en fixant attentivement les écritures, passant mes doigts sur le braille, avant de sortir mon téléphone. Je ne peux pas partir sans leur dire au revoir.

 
Zoey,
  Quoi qu'il arrive, je suis désolé pour tout ce que j'ai pu te dire, pour tout ce que j'ai pu te faire... Et j'espère sincèrement qu'un jour tu seras capable de me pardonner, que ça soit mes gestes et mon comportement... Contrairement à ce que tu peux penser, toi et Emily avez été les personnes que j'ai le plus aimé tout au long de ma vie... Je tenais à te remercier pour tout ces moments, et je suis désolé de ne pas avoir été à la hauteur quand j'aurais dû l'être. Je t'aime plus que tout, bien plus que ma raison me pousse à le faire... N'oublies jamais ça, d'accord ? Je t'aime.

J'attrape un cachet, et l'avale. Un message de fait, la douleur est immense, la peur grandie en moi, mais je suis obligé, c'est bien mieux pour tout le monde. Je me mords la lèvre inférieure, retenant un vulgaire sanglot.

 
Je sais que j'ai jamais été un gars bien, Andrea. Je l'ai comprit depuis longtemps tu sais ? Et je ne me cherche pas des excuses, mais je pense que t'as le droit de savoir quelques trucs sur moi... A l'époque je pensais être un garçon normal, être quelqu'un de normal, avec des parents normaux... Ma normalité était différente des autres en réalité. Parce que j'ai récemment apprit que des parents normaux ne frappaient pas leur enfants à la moindre mauvaise note, au moindre envie. Et je pensais que c'était normal. Mais je crois que d'être devenu père, ça m'a fait prendre conscience de pas mal de choses en réalité. Quand j'ai vu Emily pour la première fois, tout m'a semblé si réel, si logique... Et quand elle est partie entre mes mains, j'ai comprit que je n'étais pas quelqu'un de bien, que je ne méritais pas tout ce bonheur, et que Dieu se chargeait de vite de me le retirer. Alors ouais... Je crois que je ne méritais pas son amitié, et comme toujours tout ce qu'il m'arrive de bien finit par s'en aller... Je suis désolé de t'avoir blessé, j'aurais aimé que l'on reste encore en contact, ou que tu veuilles encore me parler... J'espère qu'un jour, tu arriveras à me pardonner Andrea... Et je m'excuses encore une fois, mon Frenchy Loulou. A mes yeux, tu as vraiment été un meilleur ami en or, et je ne regrette pas de t'avoir connu. Prends soin de toi, et par pitié, prends soin de Zoey, et de tout le monde. Je veillerais sur vous tous. A bientôt, mon frère.

Je prends deux cachets que j'écrase sur la table de chevet, dans un élan de désespoir. Je porte mon nez à la trace infâme que je me créer, et aspire le produit, avant d'envoyer ma tête en arrière, les yeux clos. Ca ne fait rien, mais pour la satisfaction d'absorber quelque chose avec mes narines, ça vaut tout l'or du monde. Je reprends mon téléphone, et me concentre sur les mots à écrire à ma meilleure amie.

 
Elena,
  Six ans qu'on se connait tous les deux, six longues années. Tu m'as sortit de la merde alors qu'on se connaissait même pas, et j'ai jamais comprit ce qui t'avais poussé à faire tout ça. Je suis tombé dingue de toi, fou amoureux, je crois... Et parfois il m'arrive de regretter que nous nous soyons loupés, mais qu'est-ce que ça aurait donné si ça avait été le cas ? Notre amitié est bien plus forte grâce à ça... C'est un fait. Elena, mon âme soeur, mon ange, ma raison... Je suis désolé de la perte de temps que j'ai pu t'occasionner parfois. Mais n'oublies pas que je t'aime, je t'aime tellement... Et je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu fais pour moi. Pour tout ce que tu as fait. J'espère que tu continueras à être heureuse comme tu sembles si bien l'être aux cotés de ton fiancé, et de tes magnifiques enfants...

  N'oublies pas que je t'aime. Jamais. Notre amour est beau parce qu'il est impossible...
  Saphyr.

Je crois que je suis arrivé au stade de non retour. Je sais que je n'arriverais jamais à me relever comme tout le monde. Je sais que je continuerai à faire du mal à ceux que j'aime, et que tout se finira encore un jour... Je sais tout ça... Mon coeur se brise à chaque fois que je repense à ma vie, je devrais être satisfait, j'avais une petite-amie aimante, un boulot parfait, et des amis de rêve... Mais je ne sais pas... Je ne sais pas ce qu'il me manque pour être heureux, et pour réussir à rendre tout le monde heureux. J'ai déçu tout le monde, tout mon entourage, à commencer par ma mère je crois. Je fais partit des cas désespérants. Des cas, où l'on pose un regard dessus en se disant quel pauvre homme, je n'aurais pas aimé être à sa place. Mais je le mérite après tout. Je ne suis qu'un pauvre toxico, bon à foutre dans un caniveau et à laisser mourir comme ça, pourquoi autant s'acharner pour ma survie ? Je ne mérite pas tout ça... Laissez moi partir !!

 
Saphyr, tu me fais quoi là ? Je sais pas ce que tu as en tête, mais ton message ... Il sonne comme un message d'adieu et ... Saphyr, déconne pas s'il te plaît. Tu m'as promis. Si rien ne marche, mais rien n'est fini encore. Il faut encore que tu te battes, tu peux pas abandonner, m'abandonner. Je sais pas ce que tu as en tête, mais j'arrive.

Je regarde le message d'Elena, alors que je viens à peine d'attaquer la deuxième boite. Je sens la fatigue me prendre, mais ce n'est pas assez. Je ne veux pas qu'elle vienne, je ne veux pas qu'elle me voit comme ça... Elle ne tiendra pas. Elle n'est pas assez forte pour réussir à m'accompagner dans ma mort, aussi lente soit-elle. Et pourtant, je veux qu'elle me serre dans mes bras, et qu'elle me caresse les cheveux en me comptant combien les choses vont bien... Me récitant la manière dont je peux réussir à me libérer de mon corps, pour m'envoler rejoindre ma fille.

« Papa arrive mon amour... On sera bientôt réunis... » Je marmonne en avalant le dernier cachet. Doucement, je m'allonge dans le lit, alors qu'il est bien plus dur de résister au sommeil. J'entends la voix de mon âme soeur dans l'appartement, est-ce mon imagination ? Ou est-ce la triste réalité ? Rappelez moi que la prochaine fois, je n'enverrais pas des messages d'adieu... Par pitié. Laissez moi mourir en paix.


Juillet 2018.

Cher Journal,

Je n'ai pas eu le temps d'écrire le font de mes pensées ces derniers mois. Mais ça a été difficile, très difficile. Après ma tentative de suicide en Janvier 2017, j'ai conclu, avec Zoey, qu'il serait temps que j'accepte l'aide médicale dont j'ai besoin, et loin de Los Angeles, loin de tout le monde. C'est pourquoi, je me suis retrouvé dans un centre de désintoxication privé, dans le Michigan.

Tout le monde s'est bien occupé de moi, j'ai été bien traiter, malgré mon comportement. Je crois que j'ai vécu les pires mois de ma vie. J'ai été confronter à tout mes démons, tout ceux que j'essayais d'oublier avec la drogue. Ils étaient là, j'avais l'impression qu'ils me parlaient tous. Je voulais tout arrêter, je voulais reprendre mes échappatoires, et oublier de nouveau, mais j'avais fait une promesse Journal, j'avais promis à Zoey de m'en sortir, tout comme je l'avais promis à Elena. Mais Zoey... Ma chère et tendre Zoey. L'amour de ma vie, si je puis dire. Elle qui m'a accompagné de partout, qui avait subi à cause de moi, je lui devais bien ça. C'était la moindre des choses que je pouvais faire.

Je peux enfin le dire, ça y est. Je suis clean. Mais genre, vraiment ! Je suis complètement sevré, et de tout, même des joints. Bon... Je fume des cigarettes encore, mais c'est déjà ça ! Et je suis fier de moi, pour la première fois de ma vie, je suis fier. J'ai réussi à m'en sortir.
Demain, Zara vient me chercher, et on va en Afrique, aidé les orphelins. J'ai hâte. Ma première oeuvre humanitaire, et clean... On va lancer des travaux pour agrandir l'orphelinat. Je suis un homme nouveau Journal.

A très vite.

16 Mars 2020.

Je sors de l'aéroport de New York, et tourne les yeux vers ma petite-soeur. J'ai comme un goût de déjà vu, mais en dix fois mieux. Je viens de passer les deux plus belles années de ma vie, je crois. Cette mission humanitaire m'a fait un bien fou, j'ai découvert un nouveau pays, une nouvelle culture, et des personnes formidables. C'est d'ailleurs avec le coeur lourd, que je repose un pied sur le sol Américain, mais je suis à la fois tellement heureux de rentrer chez nous.
Ma soeur me saisit par la main, et nous commençons à nous diriger vers un taxi. En quittant Los Angeles, j'ai laissé mes affaires, j'ai chargé Zoey de s'en occuper et de faire ce que bon lui semblait de tout. Et c'est pourquoi, je me retrouve qu'avec un simple sac à dos, après deux ans de voyage.
Plus nôtre départ d'Afrique avançait, et plus je commençais à m'organiser pour nôtre retour. Zara a insisté pour que je vienne à N.Y avec elle, elle ne voulait pas que je me retrouve seul à Los Angeles.

Arrivés dans son appartement, je fais rapidement le tour des lieux. Je ne suis encore jamais venu chez la jeune femme. Nous étions toujours en contact quand j'étais à Los Angeles, mais c'est elle qui est toujours venue à moi.
Zara revient vers moi. « J'ai ma coloc qui est partie, tu pourras prendre sa chambre. » Je souris. En voilà une bonne idée. « Ca ne te rappelle rien ? » Ma soeur roule des yeux. Je sais qu'elle n'aime pas évoqué cette partie là de notre histoire, mais au fond, n'est-ce pas là une vraie victoire sur la vie ? « Mh... Si mais en beaucoup mieux ! » La jeune femme vient vers moi, et je la prend dans mes bras en douceur. Je me sens vraiment bien, pour la première fois depuis des années.

Je soupire, et m'affale de tout mon long dans le lit, fixant le plafond. Je suis épuisé de nôtre voyage, et je pense qu'une bonne nuit de sommeil me fera le plus grand bien. Je regarde rapidement mon téléphone, et envoie un texto à ma meilleure amie pour lui signaler que je suis bien installé à NY, j'ai promis de lui écrire une fois sur le sol américain. « Saphyr ? » Je relève les yeux vers ma soeur, et elle vient s'installer près de moi. « Tu vas envoyer un message à Zoey ? » « Non. » Zoey... Qu'est-elle devenue depuis tout ce temps ? J'inspire profondément, et détourne le regard une nouvelle fois. Elle n'a jamais quitté mes pensées, et c'est pour elle que j'ai fait tout ça, que j'ai décidé de changer. « Ca va aller, tu verras. » Voilà que ma soeur revient se collée près de moi, et je souris. Elle est bien tactile en ce moment. Bon... J'avoue qu'on a toujours été très fusionnels, elle et moi. Mais ce soir, particulièrement, je la trouve encore plus proche. Peut-être, est-ce le temps qu'elle s'habitue à notre retour ? Je ne sais pas. « Ca va aller. J'ai la meilleure des petites soeurs ! » Je lance, amusé. Je me tourne vers elle, et la prend dans mes bras, les yeux clos. D'ailleurs, je ne tarde pas à m'endormir, et ainsi passer une nuit sans cauchemars.

Jayden Moore
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Jayden Moore
Mer 6 Mai - 14:45
Bienvenue parmi nous ! love2

N'hésite pas à contacter un membre du staff si tu as la moindre question N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 286332005

N. Saphyr Vilkas
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N. Saphyr Vilkas
Mer 6 Mai - 14:48
Merci beaucoup ! N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 3839478737
Je n'hésiterai pas en cas de problèmes ! :D
Quinn-Rose Walsh
beta admin
J'ai posté : 15969 messages et j'ai : 740 dollars d'activité. Sinon, il paraît que : Nicola Peltz ♥ et pour finir je crédite : Avatar by cosmic light profil & signature par moi-même

Quinn-Rose Walsh
Mer 6 Mai - 15:53
WOW ça c'est une bio N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 193337520 Bienvenue à toi sur GMA, j'ai hâte de voir le lien avec Zoey du coup N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 3599277392 et puis n'hésite jamais à venir voir un staffeux si jamais tu as des questions / une remarque / juste envie d'enquiquiner quelqu'un N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 554820275
Zoey C. Beckett
Broad
J'ai posté : 203 messages et j'ai : 1025 dollars d'activité. Sinon, il paraît que : Kaya Scodelario et pour finir je crédite : tearsflight

Zoey C. Beckett
Mer 6 Mai - 16:22
N. Saphyr Vilkas a écrit:
Il n'hésitera pas à écraser toutes les personnes qui se mettront en travers de son chemin. C'est un homme qui peut être dangereux, et de qui il vaut mieux se méfier.

Graou N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 2919151707 N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 193337520  N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 2748218677 N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 1229886102

Je m'emporte mais je voulais laisser ma trace :riri:

j'ai hâte de jouer avec toi chaton N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 333181652 N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 3671591650 N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 3393714535 N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 3297440420 love2
Ailis Mackenzie
mdm
J'ai posté : 200 messages et j'ai : 199 dollars d'activité. Sinon, il paraît que : Sophie Skelton et pour finir je crédite : magma (avatar) confusion (gifs) & rogers (signature).

Ailis Mackenzie
Mer 6 Mai - 16:54
Alors là on atteint le record de la bio la plus longue que j'ai jamais vu, bravo hola et puis, quel choix d'avatar  N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 3599277392

En tout cas bienvenu par ici N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 201132147
Kiara Romano
Wall
J'ai posté : 598 messages et j'ai : 44 dollars d'activité. Sinon, il paraît que : Bridget Satterlee et pour finir je crédite : ©Emi. pour mon avatar.

Kiara Romano
Mer 6 Mai - 19:27
Wouah ! Je dis bon courage à l'admin qui va te valider N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 1994072227 Et surtout bravo à toi pour avoir écrit une histoire si longue N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 4207233646

En tout cas bienvenue parmi nous N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed] 1977194279

Hâte de voir ce que nous réserve votre duo !
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N. Saphyr Vilkas ♪ About me. [Completed]
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