Isabella E. Lockwood & Dante Romano

S’il y avait bien une fête en particulier que Dante préférait éviter, c’était bien la Saint-Valentin. Ce moment de l’année où il se tenait bien tranquille chez lui, à regarder Netflix en compagnie de son chat. Cette fois? Il avait été sorti de ses habitudes, par nul autre qu’Isabelle. Alias sa petite sœur de cœur. Elle avait beau avoir ce statu, elle avait quand même dû le convaincre de l’accompagner. Si l’excuse simple du « parce que tu es mon faux petit ami » n’avait certainement pas fonctionné, la perspective de se moquer de cette fête avait été plus alléchante. S’amuser en bonne compagnie, sans plus ni moins. Pavaner une image qui lui donnerait en vrai, envie de vomir, de ce petit couple si parfait le jour de la saint-valentin à ces pauvres célibataires idiots, prêt à tout pour trouver l’amour. Idiots car ce terme si parfait n’existait pas. Car l’amour en soit n’avait jamais rien eu de beaux à travers le regard de Dante. Dante qui avait observé ses parents parmi les engueulades et la tromperie du père, lui qui avait aussi donné son cœur à deux reprises pour le voir vulgairement blessé car il n’avait pas le bon genre. Il avait certes eu, une forme de pratique avec Isabelle, en prétendant être un couple, mais encore aujourd’hui rien qui ne lui donne goût de trouver réellement la perle rare. Il n’avait pas vraiment le focus sur ce détail lorsqu’elle avait besoin de lui, de toute, en profitant plutôt pour se foutre de la gueule de la bourgeoisie, alias les parents de mademoiselle. Il appréciait ces moments où, il pouvait leur faire croire qu’il avait peint sa toile avec du sang de bœuf wagyu de la plus haute qualité. On encore lorsqu’il avait affirmé en toute franchisse et connaissance, que la couleur de leur mur était bleue Kamachiggya. Un grand gamin qui avait dû sortir pour rire aux larmes lorsque ces derniers avaient répété avec joie à leurs invités, ce qu’ils venaient d’apprendre. On comprenait mieux pourquoi il avait accepté un tel rôle, lorsqu’on prenait la peine de creuser.

Cette fois? Il trouverait bien le moyen de faire pareil, malgré qu’il soit un brin plus boudeur qu’autre chose lorsqu’il se pointa si bien habillé à ses côtés. « Si ton idée est nulle, tu vas devoir trouver un moyen de te racheter. Tu sais à quel point j’adore m’habiller ainsi, avec un nœud papillon en plus. Il va se perdre en chemin tu peux en être certaine. » C’était étouffant pour lui ce truc quoi. Allez, il finirait bien par accrocher son air plus charmeur et amusé, il fallait simplement lui laisser un peu de temps. Et lui laisser une excuse en or pour perdre son fameux nœud qui l’agaçait quelque peu. Comme Isa qui plaçait son col de chemise. Avec raison, il n’y avait pas fait très attention. « Après mûre réflexion, on est dans une fête de célibataires. Donc on a notre place ici. Techniquement. Et puis y’auras peut-être des âmes agréables à rencontrer, qui sait. » C’est vrai quoi. Ils n’étaient pas réellement en couple. Mais ça, personne ne le savait ici. Mais cette idée de rencontrer de nouvelles personnes venait au moins de lui enlever son reste d’air boudeur au visage, aidé par la suite, par le verre d’alcool. Une belle réponse à cet air charmeur que lui lançait la demoiselle, par un autre. « Effectivement ! » Un instant de silence pour observer tous ces gens, un soupir de petit jugement avant de rediriger son attention sur la rousse. « Un massage érotique ? Gratuit ? » Tout de suite. Comme quoi il semblerait que dans sa tête, ce soit un festival du sexe et non de l’amour, comme quoi il n’avait pu s’empêcher de faire la blague. « Je dis pas non pour les photos. On ira voir la nourriture après. Tu crois que les cupcakes ont des décorations dans le genre, un pinceau masculin en pâte à sucre dessus? » Bien entendu qu’il devait la faire. Comme il l’avait déjà fait pout la fête d’Isabelle. Il lui avait payé un gâteau en forme de pénis, sans se gêner que s’il était si beau c’est qu’il avait envoyé le sien à la pâtissière pour le meilleur de modèle. Bien sûr qu’il avait fait la blague de grandeur nature, c’était un mec après tout. Ceci étant dit en tout sérieux (not), Dante se dirigea tranquillement vers la première activité. « On a droit à combien de clichés? Question que je prépare mes grimaces avant tu sais. »