L'amour pour les nuls

Le mois de février s’est achevé, embarquant avec lui tous vos idéaux lamentables d’amoureux transis. Si certains ont accueilli la Saint Valentin avec un bouquet de roses (eues au rabais) ou en ayant ressorti les fameux talons aiguilles (qui vous donnent l’air de marcher comme Bambi), d’autres ont profité des points sur leur carte de fidélité pour refaire le plein de crème glacée. Ne vous inquiétez pas, seuls et mal-aimés ou emprisonnés dans vos couples, vous faites tous pitié de la même façon. Et puisque j’ai le mérite d’être bien plus honnête que votre moitié, vous aurez au moins une personne qui ne vous mentira pas, ce mois-ci.

Pour commencer en beauté, consacrons nous au couple phare de ces derniers temps, persuadés de valoir mieux que tout le monde sous prétexte de s’être fait troncher et d’avoir enfanté, j’ai nommé : Amara et Stanislaw. Il faut dire que l’amour prend tout de suite une autre forme, n’est-ce pas ? Plus le temps de s’adresser la parole, toujours à courir après les biberons, le nez dans les défécations des mioches, et puis ce n’est pas avec vos cernes de dix pieds de long que vous aurez envie de vous attarder sur la sale gueule de votre dulcinée. En tout cas, eux l’ont bien compris. Ah et puis c’est sûr, avec trois rejetons sur les bras, on peut tirer un trait sur les bougies, sauf envie subite d’y foutre le feu, aux gosses. Rien de mieux pour avoir du calme, finalement. Décidément, l’amour, ce n’est plus ce que c’était.

En parlant d’enfants, en voilà un autre qui a eu de subites envies de s’échapper ! Notre champion du jour est sans conteste Daniel, qui, si tôt rentré de longues vacances coincé seul avec Lisbeth, a pris le premier avion pour un « voyage d’affaire », au Costa Rica, avec son assistante personnelle. Il a bon dos, le travail, hein Daniel ? Il n’aurait plus manqué qu’il choisisse un laideron, mais non, c’est fou ce que la peur de son imminente paternité peut engendrer ! Tu as tant besoin de réaffirmer ta « virilité » que ça ? En tout cas, Lisbeth ferait bien de s’inquiéter ! Parce qu’il ne faut pas s’étonner si la petite Theresa a quelque chose derrière la tête. Après tout, se faire inviter au Costa Rica par son boss… on a vu plus subtil, comme supplication pour s’envoyer en l’air ! Il faut croire que la paternité, ça t’enlève du charme, alors forcément, tu as besoin de lutter un petit peu plus pour te faire accepter… On ne change jamais vraiment, n’est-ce pas Daniel ? : comme on dit, coureur de jupons un jour…

Mais tu devrais peut être t'inquiéter, Daniel, puisque Lisbeth n'a pas attendu bien longtemps après ton départ pour débarquer chez son ex. Et pas n'importe où : dans sa maison au bord de la plage... eh bah voyons ! Tu as regardé assez de comédies romantiques mielleuses pour savoir comment ça finit, ces histoires, tu ne crois pas ? D'autant plus que le petit Aaron, il n'est pas passé par quatre chemin : vla-t-y pas que je pose mes mains sur ta taille à peine je te vois. Es-tu bien sûr de ne plus avoir de sentiments pour elle ? Ah, l'air frais de la mer, un fiancé parti soulever son assistante au Costa Rica... un parfait cocktail pour que les choses dérapent, vous ne croyez pas ?

Continuons sur les battements d’ailes de vos couples en carton, avec Jacob. L’illustration du mâle de base, qui a beau être en couple, ne peut pas s’empêcher de reluquer salement une autre. Dommage que cette « autre » soit Keala avec qui il a eu une relation loin d’être platonique… On parviendrait presque à croire que Jacob est un type fidèle, du moins jusqu’à ce qu’il se noie dans les yeux d’une petite brune comme le ferait un collégien de quinze ans qui découvre tout juste qu’il existe d’autres femmes que celles qu’il voit dans les pornos. Regardez-moi ces yeux de merlan frit, alors qu’il lui propose carrément un voyage à Hawaï – c’est qu’il ne perd pas de temps, le loulou – mais qu’elle lui propose plutôt son frère comme guide touristique. Ouch… Keala, il serait temps de réactiver certaines connexions cérébrales : Jacob, il y a quelque chose qu’il veut, et je ne parle pas de tes yeux.

Terminons en beauté avec Joshua et Reece. Pour le coup, il n’est même plus utile de parler de battement d’aile. A ce stade-là, on parle d’un A380 lancé à plein régime. Tellement incapables de se regarder dans les yeux et de s’adresser la parole, qu’ils décident de s’engueuler en plein milieu d’une rame de métro, et de prendre les pauvres voyageurs à partie. La remise en question, c’est une denrée rare, de nos jours. Dans cette scène loufoque, nous retrouvons donc un Joshua en train de chouiner, et une Reece qui a quand même eu besoin qu’un parfait inconnu lui fasse remarquer que son mec ne va pas bien pour s’en rendre compte. Soit elle le fait exprès, soit elle n’en avait rien à foutre, mais il serait temps de réagir, parce que vous êtes ennuyeux à mourir. On se croirait dans une cour de récré, à coups de « gnagnagna j’ai rien fait de mal, je suis parfaite » ou de « gnagnagna tu ne fais même plus attention à moi ». Grandissez un peu, les chéris, parce que là, ce n’est plus possible.

A vous observer, on meurt d’envie de dégainer un vaporisateur dès que quelqu’un nous dit qu’il y a de l’amour dans l’air. Sérieusement, cachez-vous, c’est un service que vous vous rendrez, croyez-moi.