Ce matin, j’avais eu cours et juste après, je devais aller prendre la jolie Azélia à l’école. Être la nourrice de ce petit bout était une chose sympathique, le seul hic ? Sans doute son père.  Je ne sais pas, je me sens mal du fait qu’il sache des choses sur moi. Non, pas le fait qu’il m’ait vu à poil, que sa langue est taquiné avec volupté mes lèvres. Non, c’est tout autre chose. Le fait qu’il sache mon passé avec mon père. Actuellement j’ai l’impression  que beaucoup en apprenne plus sur ma personne et cela ne me va pas. Je ne veux pas devoir supporter des regards de pitié sur ma personne à cause de lui. Mon père. «   Tu as fini ?  » Je demande à la petite si elle a fini de mange son macdo. Elle n’a pas trop relevé les yeux durant le repas. Les regards des autres, le monde présent fait qu’elle s’est enfermée dans une bulle, sa bulle. Elle est différente, mais tellement mignonne, que je crois être tombée amoureuse de cette petite. Elle est touchante, puis le fait qu’elle me laisse entrer dans sa bulle aide. Elle lève les yeux vers moi et plonge ses yeux couleur ciel dans les miens, avant de lâcher d’une petite voix oui. J’ai presque l’impression de l’avoir imaginer avec son mouvement de tête de haut en bas pour me confirmer que oui. Alors, je prends son plateau et le mien pour aller tout ranger tout en gardant un œil sur la petite princesse. J’aime les enfants, mais en avoir est une chose qui reste un rêve, un songe que je n’oserais jamais réaliser. Par peur d’être comme mon père, d’être un lâche.  Je reviens prêt de la petite tout sourire oubliant ce petit moment d’égarement à l’idée d’avoir un enfant, une famille. «   Allons-y.  »

Direction le zoo. On aurait pu manger là-bas, mais je m’étais doutée que la petite n’arriverait pas à être captivée par autre chose que par les animaux passant sous elle. Elle aime les animaux, à chaque fois qu’elle croise un chien ou un chat, elle le regarde avec insistance avant de laisser un sourire venir happer son visage. Elle avait hésité avec les dauphins et les pandas roux, j’avais fini par choisir pour elle : les pandas. C’est une question de contexte et de temps. Je viens tout juste d’arriver quand mon téléphone sonne, je garde la main de la petite dans la mienne, alors que je réponds à son père. «   On est au zoo !  » Il a décidé de finir plutôt pour me laisser passer la saint valentin avec quelqu’un si je le désirais. En gros, je vais devoir dire adieu à cette petite et à la journée prévu. «   Regarde les pandas sont  là !  » Il nous reste encore un peu à marcher pour les trouves, elle regarde de ses yeux les éléphants transportant des personnes et elle sourit. Une fois devant les pandas roux je lui expliquer qu’on attend son père qui ne devrait pas tarder, il ne bossait pas loin. Puis justement en me tournant je le voyais arriver. «   Bonjour !  » lâchais-je avec un sourire venant s’estomper sur mon visage.

Aujourd’hui Sohan devait rattraper pas mal de dossier. Même s’il a pas mal d’employé, c’est vrai que le jeune papa a tendance à ne compter que sur soi-même. C’est un défaut qu’il a depuis toujours, cette tendance à ne pas faire facilement confiance aux gens, lui refilant alors beaucoup de travail. Il faut qu’il arrête de passer dernière tout le monde pour tout vérifier, ça lui ferait gagner du temps. Sohan ne se pose jamais la question s’il doit laisser couler ou pas. Avant il pouvait passer du temps au travail, des heures supplémentaires voire des soirées entières, ce qui se répercutait le lendemain par sa mauvaise ambiance dû au manque certain de sommeil. Maintenant qu’il ne vit pas seul, qu’il a une fille à voir grandir alors il ne peut pas sacrifier son temps en faisant des choses qui peuvent être jugées inutiles. Alors, après avoir remplis quelques dossiers qui eux, étaient indispensables, il appela l’une de ses assistantes pour lui annoncer qu’il prenait son après-midi. Autant dire que c’est très rare venant de lui et il n’ose même pas imaginer combien de fois l’information va être dites par la bouche de ses employés. De vraies commères. Il a vraiment horreur de ça mais il ne peut rien y faire. Il est suffisamment vu comme un patron tyran comme ça, il ne va pas non plus rajouter qu’il interdit à ses employés de parler entre eux. Enfin il ne va pas y prêter attention, il préfère envoyer un message à la nounou de sa fille pour l’appeler, lui demander où elles sont pour qu’il reprenne son rôle de père et lui laisse la journée. C’est la Saint Valentin alors il peut lui laisser la fin de journée de libre. Autant dire que c’est bizarre maintenant qu’il sait qui garde sa fille. Ce n’est pas pour autant qu’il a exigé qu’elle s’en aille. Il aurait pu, trouver toutes les excuses imaginable ou même faire sans puisqu’elle était encore en essai mais il a vu l’attachement qu’Azélia pouvait avoir avec elle donc il ne pouvait pas faire ça. Il aurait sans doute paru sans cœur de faire ça à sa fille qui n’a déjà pas la vie très simple. Enfin bref, il s’est suffisamment pris la tête avec ça le moment venu.
Arrivant au zoo où sa fille se trouve, il ouvrit grand les yeux pour observer tout le monde et voir s’il reconnaissait sa petite princesse. Ce fut finalement Serinda qu’il vit en premier, même si c’est étrange le fait qu’il l’ait reconnu immédiatement alors qu’elle était de dos. « Bonjour Serinda ! » Il a failli l’appeler par son nom de famille, pour creuser un fossé entre eux sans doute mais il n’a pas pu, il préfère la tutoyer. Au vu de leur court passé en commun, ça sonnerait faux entre ses lèvres. « Coucou princesse tu t’amuses bien ? » Dit-il après s’être baissé pour être au niveau de sa fille qui immédiatement s’accrocha à la jambe de Serinda. « Je veux pas que Sinda s’en aille ! » Sans doute est-ce que sa fille n’arrive pas à prononcer le nom de sa nounou et qu’elle a bien vu que lorsqu’il rentre à la maison, Serinda repart presque aussitôt. « Il le faut ma puce, Serinda a d’autres choses à faire sans doute ! » Il regarde Serinda et il évite son regard. Il lui a parlé de Saint Valentin qu’elle pourrait proposer mais il n’a pas le droit de lui poser directement la question. « Comment s’est passée la matinée ? » Demande-t-il alors, ans même regarder les pandas roux s’amusant pas loin qui attirent pourtant tous les regards.

Je me doutais que cette sortie au zoo serait bien pour la petite, mais j’avoue que je n’avais pas visé juste au niveau de l’affluence, j’avais pensé à beaucoup moins de monde. Mais pour la saint valentin énormément de personnes avaient décidé de se rendre au zoo, surtout si on pouvait nager avec les dauphins ou encore s’amuser avec les pandas roux en les nourrissant. Heureusement, ce n’est pas non plus la cohue, tout le monde est plus ou moins de bonne humeur, alors c’est une bonne chose pour le coup. Le début de notre après-midi avec la petite Azélia avait lieu au macdo, voulant un peu lui faire plaisir, je ne pouvais pas lui faire manger des légumes sans trop grimacer, donc autant dire que c’était plutôt une chose à éviter de faire. Enfin, la petite s’accroché à ma main et j’en faisais autant histoire de ne pas la perdre. Elle avait hâte de rencontrer les petits pandas roux, on était sur le lieu, il ne nous manquait plus qu’à entrer dans l’enclos, mais attendre aussi que de la place se fasse. Alors je ne m’attendais pas à avoir un appel de Sohan qui pensait à ma personne et à ma saint valentin. Sérieux, n’avait-il rien comprise de moi la fois où il s’était dévoilé et que j’en avais fait autant ? Enfin ça ne me gêne pas, c’est son père, il est mon employé, les choses sont parfaitement défini pour ma personne. Je suis juste attristée de laisser Azélia, je m’amuse toujours comme une folle avec elle, parfois j’ai l’impression d’être une enfant et non l’adulte devant prendre soin d’elle.

Je regarde Sohan qui se tient devant moi puis je hausse les épaules. « Bonjour Sohan. » Lâchais-je d’un ton qui a toujours un mal fou à être véridique, il fait plutôt petit ton de robot capable de vous tuer dans la seconde. Je regarde la petite qui lui répond et au lieu de répondre à sa question elle dit ne pas vouloir me voir partir, ce qui me fait éclater le cœur. Cette petite est magique, elle sait parfaitement faire en sorte de me rendre vulnérable en un sourire. Je posais ma main sur la chevelure de la petite qui s’était plaqué à ma jambe comme un petit singe, il faudrait peut-être que je cesse de la surnommé petit singe, ça aiderait peut être ? Je lui offre un sourire alors que son père répond. Je regarde Sohan et tente que la petite n’entende pas, car elle ne doit pas entendre ce genre de chose où on n’est censé être d’accord. Oui, depuis que je la garde, ma lecture se résume à l’éducation des enfants et aussi sur l’autisme, ces enfants sont merveilleux à bien des égards et parfois difficile sans même le comprendre. « Je n’avais rien de prévu sauf de passer la journée avec la petite … mais je vais dire le contraire ! » Lançais-je. Car même si je veux rester l’atmosphère avec Sohan est très tendu sans que je le veuille, c’est juste que je me sens mal de savoir qu’il sait. « Azélia a joué avec un autre enfant assez calmement apparemment en classe et vous avez un rendez-vous avec la maitresse pour parler ! » Je souris, je ne conte pas ma journée, mais bel et bien celle de la petite, vu que ce matin-là elle n’était pas avec moi.

Sohan était assez partagé sur l’effet bénéfique de cette sortie au zoo pour Azélia. Si voir des animaux pourrait l’éveiller et lui changer de son quotidien, il vaut mieux éviter qu’il y ait du monde. Sohan a mis du temps pour s’y mettre mais il fait peu à peu confiance aux autres concernant sa fille et Serinda fait partie de ces personnes. Son chauffeur qui a fait passer à la jeune femme la journée d’essai lui a dit qu’elle s’y prenait très bien, mieux encore : que la petite s’ouvrait à elle. Si certains parents pourraient être jaloux car ils n’y arrivent pas eu même, le fait de savoir que sa fille peut être sociable le met tellement en joie qu’il fait abstraction du fait que ce ne soit pas avec lui. Alors, si elle a pensé que c’était une bonne idée qu’elle y aille, il fait confiance en son jugement. Même si Sohan n’y va pratiquement jamais, il sait quelle route prendre pour y aller en ne prenant que le minimum de bouchon possible. Ça lui a pris un temps mais au moins il est arrivé et malgré le monde présent, il a réussi à trouver la jeune femme et sa petite princesse. Cette dernière n’est pas très tactile, c’est dans sa nature, sauf avec la brune qui la garde puisqu’elle est accrochée à cette dernière et ne veut pas la laisser partir. Sohan souffle discrètement. Il voulait passer la journée seul avec sa fille et offrir la possibilité à la jeune femme de faire ce qu’elle voulait mais refuser des choses comme cela à sa fille a tendance à lui briser le cœur. Lui qui est un patron intransigeant avec ses employés, il est véritablement un autre homme en sa présence. Il serait du genre à revenir tous les soirs avec de nouveaux cadeaux s’il le pouvait. Il a les moyens mais il a lu que ce n’était pas bien. De plus sa fille n’aime que certains de ses jouets et ne s’ouvre pas aux nouveaux qu’elle peut avoir. Sohan regarde la jeune femme qui parle à voix basse. Il ne dit rien, il faudrait qu’elle s’en aille mais ne veut pas être la source du mal-être d’Azélia sans que ce ne soit nécessaire puisqu’elle n’a rien de prévu. Il ne relève pas le fait qu’elle n’a rien de prévu en cette journée qu’est la saint valentin. S’il aurait pu tenter d’être puissant cette fois, maintenant les choses font qu’il ne doit pas merder. « D’accord merci, je regarderai elle a dû laisser un mot dans son sac ! » il peut louper des rendez-vous à la pelle mais ceux concernant Azélia il n’en loupe aucun. Il ne doit pas merder. « Et… si tu n’as rien de prévu, inutile de mentir, tu peux rester, autant que tu le veux ! » Dit-il avec un haussement d’épaule. « Vous avez donné à manger aux pandas roux ou j’arrive trop tard ? » Dit-il à la fois pour la petite que pour Serinda qui pourra confirmer. Quitte à passer la journée ensemble alors autant que les choses soient enjouées. « J’ai vu un glacier dans le coin, il y a pleins de glace au chocolat ! » Le sourire qu’il voit sur le visage de sa fille, c’est pour cela qu’il se lève le matin. Il n’en voit pas beaucoup mais c’est une force, une source d’énergie inépuisable.

J Autant dire que je n’avais pas besoin de Sohan pour pouvoir vivre ma petite saint valentin. Non, car je n’aime pas ça, je n’aime pas l’amour, ou alors j’aime ça, mais j’ai été trop blessée ? Il y a tant de possibilité que je m’en fiche carrément pour le coup. Ça arrive après tout d’être mal au point par amour ? Ça m’est arrivée, mais c’était l’amour paternel et ça change tout dans le fond, carrément que ça change tout. Je regarde Sohan et tente que la petite n’entende pas, car elle ne doit pas entendre ce genre de chose où on n’est censé être d’accord. Oui, depuis que je la garde, ma lecture se résume à l’éducation des enfants et aussi sur l’autisme, ces enfants sont merveilleux à bien des égards et parfois difficile sans même le comprendre. « Très bien et oui il est dans son carnet de dialogue avec les parents, comme tous les autres mots ! » Non je ne peux pas dire qu’il n’est pas présent pour sa fille, pourtant il a un boulot assez prenant, mais il a une fille et il est là pour lui. Il est le contraire de mon père, m’enfin. « Malgré que l’ambiance soit tendu ainsi ? Ce n’est pas une bonne chose pour la petite ! » Que je finis par avouer, autant dire ce qui est et ne pas dire autre chose. Je ne veux pas voir cette petit mal à cause d’une embrouille, mais surtout le fait que nos deux corps ce soit retrouvé nu et qu’après on se soit confié, chose que je ne fais pas, je le fais jamais, mais il s’est confié, et il a fait sans que je le vois en sorte que j’en fasse autant, malheureusement. « On allait le faire, elle avait l’air super heureuse d’y aller ! » La petite nous regarde, car enfin on parle à haute voix sans essayer de cacher nos mots ou autre et heureusement. « Je vais rester juste car elle me l’a demandé avecd le sourire et qu’on peut rien refuser à ce sourire ! » Que je finis par avouer, je reste et c’est vraiment pour la petite, car autant dire que la situation avec le père n’est pas des plus attrayantes tout au contraire. « Alors une glace mademoiselle ? » Que je demande à la petite qui finit par hocher la tête de bas en haut.

Ça se voit, Sohan n’est pas à l’aise. Il n’est pas très bavard. Il ne l’est jamais avec ses employés, c’est une habitude. Pourtant les choses sont différentes avec Serinda. La tension est présente pour tout autre chose qu’une question de hiérarchie. « Très bien je regarderai ça après cette sortie ! » Dit-il simplement en affirmant de la tête. Il prend son rôle de papa au sérieux même s’il a parfois l’impression de ne pas être toujours à la hauteur. Il l’est de toute évidence car il a gagné sa garde. Il sait que ce n’est pas son argent qui a fait pencher la balance mais son souhait de tout faire pour sa petite puce qui a besoin de plus d’attention que les autres enfants. « Je sais, mais je veux des efforts pour Azélia, elle t’adore et si ça ne te dérange pas je pense qu’elle serait contente de voir sa nounou préférée et son père s’entendre ! » Bon, elle ne doit pas avoir en tête qu’ils ne s’entendent pas mais elle doit ressentir les choses. Le pire la dedans c’est qu’il n’y a de grands conflits, juste deux personnes s’évitant pour diverses raisons. Sohan est très froid envers la jeune femme et même si ça ne va pas changer grand-chose, ils doivent au moins pouvoir se côtoyer sans que ce soit aussi tendu. Ils ne sont pas obligés de s’entendre mais au vu du fait que Serinda prend soin d’Azelia, ils n’ont pas d’autres choix puisque Sohan est le papa. Si les choses se passent mal autant tout arrêter tout de suite mais ce n’est pas ce que Sohan souhaite. « Ouais elle adore les pandas roux ! » On voit à travers leurs échanges que c’est difficile de communiquer mais peut-être que ça ira mieux avec le temps. « On est d’accord sur ce point, elle a des pouvoirs » plaisante—il en regardant sa fille en souriant. On ne peut rien lui refuser, c’est bien vrai. Elle n’en joue pas mais pour les adultes, c’est très déstabilisant de ne pas savoir dire non à une enfant. « C’est parti alors ! » Les voilà parti pour aller voir le glacier. Il y a du monde mais pas trop. Alors qu’ils font la queue, la petite va s’amuser à une aire de jeux pour enfants alors qu’elle monte sur le toboggan. Ne la lâchant pas du regard, il dit à Serinda « Merci d’avoir accepté, je pense que c’est important pour elle de voir qu’on s’entend ! » Ce n’est peut-être pas le cas mais si Azelia le sent c’est déjà ça. « Je sais que les choses ne sont pas faciles, devoir travailler pour moi ne doit pas être une partie de plaisir mais j’aimerai qu’on arrive à s’entendre un minimum » prend-t-il soin de rajouter. Veut-il arranger les choses entre eux ? Il ne saurait même pas par quoi commencer. Leur histoire est assez atypique.