When two worlds

collide

« Maman ? Pourquoi moi j'ai deux papas et une maman et qu'on vit pas tous ensemble ? » Question innocente de la gamine de sept ans que tu es. Tu es jeune Lola, tu ne comprends pas cette vie que tu mènes. deux papas, une maman. Ce n'est pas normal, c'est ce que tu entends autour de toi. pas normal parce qu'à l'école, les autres élèves, ils ont tous un papa et une maman. Ca semble être la norme, pour eux en tout cas. Toi, tu sais que ça n'est pas vrai et cette histoire t'intrigue de plus en plus de joue en jour. Tu te demandes pourquoi pour toi, ça n'est pas comme pour tout le monde sans pour autant jamais avoir osé prononcé ces mots à voix haute. Tu n'es pas méchante Lola, tu n'as jamais eu mauvais fond et si tu n'as jamais demandé, c'est parce que tu ne voulais blessé personne. « Pardon maman. Je n'ai pas envie de te rendre triste tu sais. C'est juste... mes copines, elles disent que je ne suis pas normale et moi, je ne comprend pas. » Tu es une enfant curieuse de nature, encore plus quand le sujet concerne ta famille. A tes papas, tu n'aurais jamais osé demander ça mais maman, c'est pas pareil. Maman, tu ne la voit pas tous les jours, que quelques fois dans la semaine et si tu l'aimes tout autant que tes papas, le lien qui t'uni à elle est bien différent. 

« Regardez c’est elle. » Un murmure. C’est loin d’être suffisant. Tu sais ce que les gens pensent de toi Lola, tu sais ce qu’ils disent sur ton passage mais ça ne t’atteint pas. Tu fais en tout cas celle que ça ne touche mais au fond de toi, c’est bien différent. Tu sais que tu es différente Lola. Par ta façon d’être, par ta manière d’agir mais tu n’as pas envie que ça empiète sur plus que de raison sur ta vie. Tu en as assez, c’est pour ça que tu gardes la tête haute, tu ne dis rien et quitte l’école pour rejoindre la maison de tes parents. Parce qu’ils ont beau être deux hommes, ils restent tes parents malgré tout. Tu es seule, tu ne sais pas quoi faire dans cette grande maison et presque naturellement, tu prends la direction du garage. Tes pères y rangent diverses affaires, tu trouveras sans doutes de quoi faire ton bonheur. Et c’est là que tu le vois ce tourne-disque. Cette vieille platine vinyle pleine de poussière. Tu souffles dessus, te mets à tousser quelque peu face au nuage qui s’élève et finalement, tu laisses ton regard parcourir la pièce jusqu’à s’arrêter sur un carton posé à même le sol. Des disques. Tu souris, tu mets à genou pour commencer à fouiller et là, tu as juste l’impression d’être une gamine au matin de son premier Noël.«  »  «  »

Tu éteins la caméra, sourire satisfait sur les lèvres. Ce sourire que personne ne verra parce que ton visage, il est caché. Tu assumes qui tu es désormais Lola et pourtant, tu aimes laisser planer ce mystère concernant ta personnalité. Pour ces gens, tu es Vinyl Idyll. Tu es l’une des youtubeuses beauté les plus en vus du monde sans que personne ne sache que c’est toi. Personne n’a besoin de savoir, tu ne fais pas ça pour la reconnaissance Lola bien que ça rapporte plutôt bien ce genre d’activité. Non tu fais ça pour toi avant tout. Tu as besoin de te sentir bien, de te sentir libre. Si quand tu étais encore enfin, tu étais un vrai garçon manqué, aujourd’hui, il n’en est plus rien. Tu as grandit, tu as changé, un peu du jour au lendemain en réalité. Tu as essuyé la remarque de trop, il n’a pas fallu plus pour que tu ailles chez ta mère ce jour là en pleurant. Elle était encore au travail, c’était tant mieux, tu ne voulais pas qu’elle te voit ainsi. A peine rentré que tu as rejoins la salle de bain pour voir l’état pitoyable dans lequel tu te trouvais. Tu n’avais pas le droit de pleurer pour eux, pas le droit de te mettre dans un tel état. C’était inconcevable et d’un revers de main, tu as essuyé ta joue, tu as relevé la tête pour te regarder et défaire cette queue de cheval qui relevait tes cheveux. Tu as compris à ce moment là que tu étais jolie toi aussi, tu ne t’en donnais simplement pas la peine et c’était une erreur.

« Green Day ? Evidement. Venez. » Tu sors de derrière le comptoir, tu sautilles presque. Ta boutique, tu la connais par coeur, tu sais ce que tu as, ce que tu vends et en quelle quantité. Et Green Day, ça fait partit de ce qui fonctionne. « Je peux vous conseiller Dookie, sortit en 1994, l’une des pochettes dont je me lasses jamais d’observer par sa quantité de détails. » Tu es professionnelle mais en même temps, tu gardes sur tes lèvres un sourire amical. Tu veux que tes clients ne voient pas en toi que la vendeuse de disques, tu veux qu’ils voient la passionnées que tu es, celle qui aime sa vie et son métier malgré ton jeune âge. « Mais si je peux me permettre monsieur, j’ai peut-être la perle rare pour vous. » Tu sais maintenant reconnaître les personnes qui s’y connaissent réellement et n’achète pas un vinyles juste pour faire genre. Ils sont nombreux ceux-là mais cet homme tu sens qu’il y a quelque chose de différent. Tu tires quelques peu un rideau derrière lequel tu gardes tes petits trésors et tu finis par un tirer ce que tu cherchais et tu lui tends la pochette. « Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band. 1967. » Tu as le sourire aux lèvres, aimant sa réaction à ce petit trésor que tu lui proposes. Ca c’est ta vie, tes petits plaisirs personnels, faire plaisir à tes clients en leur proposant des vinyles, ta passion.