Lorsqu’on regarde comme ça, de l'extérieur, ta vie est plutôt tranquille. Ok pas forcément très facile, tu as dû traverser de sales épreuves toi aussi, mais dans le fond, tu as une famille qui t’aime, des amis sur qui compter, tes études sont ta passion. Oui, vu comme ça, tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais toi tu sais, tu sais très bien que ce n’est pas le cas.

Ta famille t’aime, c’est vrai, mais ça c’est seulement parce qu’elle ne sait pas tout de toi, ou du moins pas tout ce qu’il y aurait à savoir pour qu’elle finisse par te détester. Tes études à Columbia, tu les as débuté hors confrérie, ça te convenait, tant que tu pouvais poursuivre ta passion, pour toi, c’était le principal. Puis tu as vu le fonctionnement des confréries, tu as vu comment tes amis s'épanouissait dans ce genre de système que tu ne côtoyais pas vraiment et tu as su ce que tu voulais. Ta famille n’était pas à plaindre, vous ne manquiez de rien, mais cela ne voulait pas dire pour autant que vous aviez les moyens pour te permettre d’intégrer une confrérie. Alors tu as cherché à te faire de l’argent, tu aurais pu trouver n’importe quel travail qui t’aurai aidé à obtenir ce que tu voulais, mais ton entêtement à fait que tu as choisi une manière de faire plutôt illégal. Après tout, quoi de mieux que de refourguer de la drogue autour de toi pour te remplir les poches rapidement ? Oui, vous avez bien compris… Tu t’es vendu au diable pour une raison pourtant si futile, intégrer une confrérie. A l’heure d’aujourd’hui, tu sais très bien que c’est nul, que jamais tu n'aurais dû agir ainsi, mais à l’époque, tu n’étais encore qu’une enfant, et tu ne voyais que la tonne d’argent qui te rentrait dans les poches. Tu n’étais pas vénale pour autant, dès que tu as obtenu la somme voulu, tu as arrêté. Enfin… Tu as souhaité arrêté en tout cas. Mais tu étais apparemment bien trop rentable pour que ton pseudo patron te laisse partir. Le grand boss avait décidé que tu devais continuer, mais c’était sans te connaître. Tu refuses très clairement qu’on te dirige de la sorte et tu en as fait qu’à ta tête comme toujours. Non seulement, aujourd’hui, tu en paies le prix fort, ayant perdu un être cher dans cette histoire, par ton manque de jugement, ton manque de réflexion surtout. Mais en plus de ça, comme si cette perte n’était pas assez douloureuse, tu te retrouves à vivre avec ce salopard qui te tient prisonnière auprès de lui de par des menaces plus effrayantes les unes que les autres.

Tes amis. Eux, on ne peut pas dire que tu les a épargné. Tu sais à quel point faire confiance à quelqu’un, tu es la première à rentre la tache difficile lorsqu’on essait de s’approcher de toi, et c’est bien pour ça que tu as joué sur le sujet de la confiance pour écarter tout le monde autour de toi. Les menaces qu’on te profère concerne tes proches, les personnes que tu aimes le plus, et tu refuses qu’une personne à qui tu tiens réellement ait des ennuis par ta faute, voir pire. Alors tu es devenu la pire peste, pour finir par te montrer d’une indifférence cruelle envers leur problème. Tu as fais tout ce que tu pouvais pour qu’ils prennent leur distance, pour qu’ils s’éloigne de toi au maximum et ainsi les mettres en sécurité, pour le cas ou le patron viendrait à peter un plomb et mettre à exécution ses menaces. Tes seuls moment de répis sont les moments que tu passes en cours, bien que tu te montres très solitaire tout de même, refusant de te lier à qui que ce soit. Tu sais pourtant que ces amis que tu as éloigné de toi comprendraient si tu venais à leur expliquer, mais le problème c’est que tu sais qu’ils chercheraient surtout à t’aider et ça tu ne le souhaites pas. Tu as peur pour eux, oui, c’est la réalité. Mais il n’y a pas que ça. Tu n’es pas sûr de vouloir être sauvé. A cause de toi, quelqu’un de totalement génial a perdu la vie, à cause de toi, une famille pleure leur fille sans comprendre le pourquoi. Et tu penses que vivre cette vie qui est désormais la tienne est ta sentence. Tu dois être puni pour ce que tu as fais, pour ce que tes choix ont entraîné, et en restant prisonnière de ce monde de l’illicite, tu te punis toi même à vivre d’une façon que tu ne supportes plus. Tu mériterais de toute façon tellement plus…

Alors oui. Ta passion pour le stylisme, ta facilité à apprendre les langues étrangères, tes heures passées à courir sur les pistes d’athlétismes. Tout ça font de toi quelqu’un de meilleur, mais surtout cela te permet de t’évader, de partir dans ton propre monde au moins le temps que tu passes à l’université. Tu as pensé à quitter la confrérie, vu les emmerdes que cela t’a amené, mais en même temps tu te dis que vivre cette vide merde tout en sortant de cette communauté étudiante, se serait du suicide moral. Tes confrères, sans le savoir, sans même réellement t’approcher t’aide à tenir le coup. Et puis, tu ne peux t'empêcher de te dire que cet être que tu aimais temps et que tu as perdu par ta faute serait mort vraiment pour rien si tu venais à t’exclure toi même de cette confrérie qui est pourtant l’insignifiance même du début de ton enfer...